Tour de France. Warren Barguil et Arkéa-Samsic proches du sommet
Là où Bernard Hinault, un funeste jour de juillet 1986, avait porté le maillot jaune pour la toute dernière fois de sa carrière, Warren Barguil a longtemps espéré décrocher son troisième succès d’étape (après les deux obtenus en juillet 2017) dans le Tour. Il lui aura manqué quoi, allez cinq petits kilomètres (sur les 11,3 de cette atroce ascension du Granon) et, surtout, encore un peu de force dans ses jambes de montagnard. Mais le coureur originaire d’Inzinzac-Lochrist, maillot rouge grand ouvert, en solo depuis une bonne quarantaine de bornes à travers la foule en délire, avait déjà dépensé sans compter depuis les premiers pourcentages du Galibier.
« On a retrouvé le Wawa conquérant »« La vallée (avant la dernière montée) m’a complètement achevé. Au pied, j’ai complètement buté et je savais que ça allait être compliqué », reconnaissait-il à l’arrivée. Sans amertume. « Cela ne s’entendait pas très bien dans l’échappée alors j’ai préféré tenter pour ne pas avoir de regret. Après des années galères ici (victime de trois chutes, il était non-partant au matin de la 14e étape en 2021), ça fait du bien de retrouver un niveau correct, ça fait aussi du bien d’ouvrir la route du Tour, ce n’est pas donné à tout le monde », souriait encore le combatif du jour, promettant déjà de remettre ça. Pourquoi pas, dès ce jeudi, en direction de l’Alpe d’Huez où il a de précieux points pour le classement grimpeur à aller cueillir. « On le reverra à l’attaque. On a retrouvé le Warren Barguil des années passées, celui qui procure des sensations fortes », confiait Yvon Ledanois, le responsable du sportif d’Arkéa-Samsic.
« On a retrouvé le Wawa conquérant », reprenait Yvon Caër, l’un de ses adjoints. Les deux hommes ont également assisté à la renaissance de Nairo Quintana. En souffrance dans le final de la Super Planche des Filles (où il avait concédé 45’’ à Pogacar), vendredi, le Condor (32 ans) avait bien meilleure mine mercredi : dans le groupe Vingegaard en bas du Granon, il est parvenu à s’en extraire et à revenir seul sur Warren Barguil avant de prendre la deuxième place tout là-haut. « Depuis qu’il est chez nous (2020), il n’a jamais été à ce niveau. C’est super encourageant de le voir là, à l’issue d’une étape où tous se sont vraiment livrés », ajoutait Caër au sujet de son leader qui pointe désormais le nez à la 5 place du général (il était 12e mercredi matin). A quinze secondes seulement d’un certain Tadej Pogacar (3). « Je crois que le podium est possible », disait, d’ordinaire si mesuré, le Colombien, deux fois 2 de l’épreuve (en 2013 et 2015) et une fois 3 (2016). « Sans devenir fou, je travaille avec patience pour y parvenir. J’ai le sang jaune… », glissait-il à l’issue de la très belle journée de la formation Arkéa-Samsic. Tout près du sommet.
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