Vidéo. Fermeture des 12 boutiques Camaïeu des Yvelines : entre colère et émotion
Samedi 1er octobre 2022, les 512 magasins de l’enseigne Camaïeu baisseront définitivement le rideau.
Les 12 boutiques des Yvelines n’échapperont pas à la règle. Systématiquement dans la souffrance. Souffrance de la fin d’une aventure commerciale commencée en 1984 dans le Nord. Souffrance de la perte de son travail. Souffrance d’y avoir cru jusqu’au bout.
- au centre commercial Carrefour de Chambourcy.- au centre commercial Leclerc de Bois-d’Arcy.- au centre commercial Carrefour Bel-Air de Rambouillet.- au centre commercial Auchan de Buchelay.- au centre commercial Espace Saint-Quentin de Montigny-le-Bretonneux.- rue Nationale à Mantes-la-Jolie.- au centre commercial Parly 2, au Chesnay-Rocquencourt.- au centre commercial Westfield de Vélizy 2, à Vélizy-Villacoublay.- rue du Général de Gaulle, à Poissy.- rue de Poissy, à Saint-Germain-en-Laye.- au centre commercial Auchan Pariwest, à Maurepas.- au centre commercial Carrefour, à Flins-sur-Seine.
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La fin de la saga Camaïeu a été actée ce mercredi 28 septembre 2022 par le tribunal de commerce de Lille. Liquidation judiciaire. Licenciement de 2 600 salariés.
Concurrence de nouvelles enseignes à bas prix, explosion de la vente en ligne… Tout cela Camaïeu ne l’avait ni vu venir, ni anticipé.
La pandémie de Covid-19 et le confinement n’avaient pas aidé l’entreprise qui ne parvenait plus à payer ses loyers. En juin 2021, une cyberattaque avait enfoncé le clou.
Depuis cette triste actualité, la boutique Camaïeu de Mantes-la-Jolie ne désemplit pas.
Jeudi 29 septembre 2022, à la caisse, chaque cliente avait un mot de sympathie pour le personnel.
Depuis plusieurs jours déjà, les témoignages de soutiens se multiplient, de la part même de commerçants voisins : messages, appels téléphoniques, petits cadeaux… Pas de doute, l’enseigne manquera dans le paysage du prêt à porter français.
Vidéo : la réaction de la responsable du magasin de Mantes-la-Jolie
« Je viens spécialement d’Évreux (Eure) pour faire mes courses ici. Les vendeuses sont particulièrement de bons conseils. Elles ne poussent pas à l’achat. »
Une cliente.
La liquidation laissera trois salariées sur le carreau à Mantes-la-Jolie.
Les conditions du naufrage de la marque laissent à Amélie Barberet, onze ans d’ancienneté, un goût amer.
« J’ai appris la nouvelle sur BFM. La direction m’a envoyé un mail une heure après. Le contexte actuel est très pesant. On perd notre emploi, mais aussi nos habitudes de vie, la proximité avec les clients. Je suis très émue. »
Amélie BarberetDirectrice du magasin de Mantes-la-Jolie.
La quadragénaire a senti la situation se corser au fil des mois.
« L’actionnaire a laissé la marque péricliter. Il ne payait plus les loyers, mais il ne nous tenait au courant de rien. »
Comme les 2 600 autres salariés de la marque, elle sera au chômage samedi, à 17 heures, au moment de la fermeture définitive de la boutique.
Sonnée par la chute du géant du vêtement féminin, elle va sans doute s’accorder un peu de recul avant de reprendre le chemin d’un autre emploi.
« On est fatigués psychologiquement après cette spirale judiciaire. Nous avons besoin de repos, pour pouvoir reprendre confiance envers le monde de l’entreprise. »
La liquidation de ce 28 septembre ne signifie pas obligatoirement que la marque va disparaître. Son nom peut encore être racheté à la barre.
François Desserre et Renaud Vilafranca (avec David Goudey)
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