Livret A et LDDS : pourquoi la collecte s'est effondrée en janvier ?

Les données publiées dimanche par la Caisse des Dépôts (CDC) montrent que la collecte de ces produits d’épargne réglementés a chuté à un niveau inédit depuis 2016.
Plusieurs raisons expliquent cette baisse significative qui pourrait bien s'inscrire dans la durée.
Un niveau de collecte historiquement bas
Les chiffres publiés dimanche dernier par la Caisse des Dépôts révèlent un net ralentissement de la collecte sur les livrets d’épargne réglementés. En janvier, les dépôts sur le Livret A n’ont dépassé les retraits que de 350 millions d’euros, un niveau historiquement bas qui n’avait plus été atteint depuis 2016.
La situation n’est guère plus favorable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), dont la collecte nette s’élève à 460 millions d’euros sur la même période. Quant au Livret d'Épargne Populaire (LEP), destiné aux épargnants aux revenus modestes, il a lui aussi connu un début d'année difficile, avec une collecte nette limitée à 110 millions d’euros, pour un encours total de 82,3 milliards d’euros.
Baisse des taux et concurrence de l’assurance vie
Ce recul des collectes n’est pas une surprise. Plusieurs facteurs, conjoncturels et structurels, expliquent cette tendance :
- La baisse annoncée du taux du Livret A et du LDDS au 1er février 2025, à 2,4 % net (contre 3 % auparavant), a joué un rôle dissuasif pour les épargnants, soucieux de la rentabilité de leur épargne.
- Dans le même temps, les assureurs ont dévoilé en janvier les rendements des fonds en euros, où le capital est garanti. Certains affichent des taux supérieurs à 3 %, voire 4 %, attirant ainsi une partie des épargnants vers l’assurance vie.
Si le mouvement en faveur de l’assurance vie pourrait se poursuivre cette année, rappelons que le taux du Livret A et du LDDS est exonéré d’impôts. À l’inverse, les rendements affichés par les assureurs dans leurs publications de janvier sont présentés nets, mais ne prennent pas en compte les prélèvements sociaux ni d’éventuels frais sur versement.
Livrets réglementés ou assurance vie : que choisir en 2025 ?
Ainsi, faut-il privilégier un compte réglementé ou une assurance vie cette année ? En réalité, ces deux solutions ne poursuivent pas les mêmes objectifs et s’avèrent parfaitement complémentaires :
- Le Livret A et le LDDS constituent une épargne de précaution idéale : totalement liquides, sans risque et exonérés de toute fiscalité, ils offrent une réserve financière immédiatement disponible en cas de besoin.
- L’assurance vie, quant à elle, s’inscrit dans une perspective de moyen et long terme. Elle permet d’investir sur des fonds en euros sécurisés ou de dynamiser son épargne via les unités de compte. C’est aussi un outil patrimonial de premier plan, notamment pour préparer la transmission de son capital, avec une fiscalité particulièrement avantageuse après huit années de détention.
Plutôt que d’hésiter entre les deux, le meilleur choix est donc de les combiner. Et si vous n’avez pas encore d’assurance vie, l’idéal est de ne pas tarder : plus elle est ouverte tôt (certains contrats le proposent pour une somme très accessible, à partir de 50 euros), plus vous profiterez rapidement de ses avantages fiscaux.