Un an après, le mystère de la disparition de Delphine Jubillar reste entier
Comme pour marquer un anniversaire, mercredi 15 décembre, Séverine L., la dernière compagne de Cédric Jubillar, a été réveillée par les gendarmes avant l’aube et conduite à la gendarmerie de Gaillac (Tarn). Placée en garde à vue, cette femme de 44 ans serait soupçonnée de « complicité de recel de cadavre ».
A quelques dizaines de kilomètres de là, à Cagnac-les-Mines (Tarn), rien n’a changé. La maison est toujours en chantier, cernée par un bric-à-brac de vieilleries en tout genre. « Un grand désordre à la limite de l’insalubrité », avaient relevé les gendarmes arrivés les premiers sur les lieux. La façade sans crépi. Le balcon sans garde-corps et, ici et là à l’extérieur, les débris jonchent encore le sol. Un an après la disparition, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, de Delphine Jubillar, 33 ans au moment des faits, mère de Louis, 7 ans, et d’Elyah, 2 ans et demi aujourd’hui, tout est demeuré comme figé au 19 de la rue Yves-Montand à Cagnac-les-Mines.
Pourtant, au cours des douze derniers mois, tout a été bousculé, renversé, secoué, examiné, exploré, ausculté, expertisé. Tout ou presque a été dévoilé, révélé, jeté en pâture. On sait quasiment tout de la vie du couple Jubillar. Quasiment tout de Cédric, le mari, 34 ans, mis en examen pour meurtre, en détention provisoire depuis le mois de juin. Peintre-plaquiste de profession, il passait d’un chantier à l’autre, cumulait les CDD et les travaux au noir, fumait ses sept ou huit joints quotidiens et occupait son temps libre à jouer à la console de jeux. Depuis le premier jour de cette affaire, il n’a pas cessé de clamer son innocence.
On sait quasiment tout également de Delphine, infirmière de nuit à la clinique Claude-Bernard d’Albi. La jeune femme avait son soûl de cette « vie de bidochon », comme elle l’avait confié à une amie. A tel point que, quelques mois avant sa disparition, elle s’était amourachée d’un amant rencontré sur un site Internet avec lequel elle envisageait de partir.
On sait à peu près tout de cette maison foutraque où règne au-dedans comme au-dehors un désordre étonnant, à peu près tout encore de ce huis clos sous tensions qui aboutissait souvent à des engueulades plus ou moins bruyantes. On sait tout ou presque, sauf une seule chose : qu’est devenue Dephine ? Morte, enfouie quelque part dans un des nombreux puits de mine abandonnés de la région ? Ou en train de refaire sa vie loin de Cagnac et de sa déprimante routine ?
Une écharpe roseVoilà un an que cette histoire, ce fait divers hors norme, suscite émoi et attention. Un an que des copines, des proches de Delphine multiplient les initiatives en quête d’une trace, d’un objet, du moindre signe susceptible d’ouvrir une énième piste. La dernière trouvaille date du mardi 14 décembre : selon l’hebdomadaire Paris Match, une écharpe rose ramassée dans la nature non loin de Cagnac pourrait appartenir à Delphine. Les gendarmes ont convoqué une personne susceptible d’identifier la pièce comme étant un cadeau offert à Delphine.
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