Disparition de Delphine Jubillar : qui sont ces militaires spécialisés qui aident les gendarmes ?
Des militaires de l'unité de Fouilles opérationnelles spécialisées (FOS) du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban participent depuis ce lundi à Cagnac-les-Mines aux nouvelles fouilles organisées pour tenter de retrouver Delphine Jubillar. L'infirmière a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 dans cette commune du Tarn. Ces nouvelles fouilles, qui pourraient être longues et techniques car la zone de recherches est accidentée, se concentrent au lieu-dit Drignac, autour d'une ferme évoquée par un codétenu de Cédric Jubillar, le mari de Delphine incarcéré depuis juin 2021, après avoir été mis en examen pour meurtre sur conjoint.
Une dizaine de fouilleurs de l'unité FOS engagésUne dizaine de fouilleurs de l'unité FOS interviennent donc depuis ce lundi matin sur réquisitions des deux juges d’instruction de l’affaire Jubillar. Ils sont sur place pour "au moins une semaine" selon la cellule communication du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban. Ils viennent en appui et sous autorité des gendarmes de la section de recherches de Toulouse.
La FOS est une section spécialisée de combattants du génie. Ces militaires sont formés pour fouiller dans les milieux périlleux ou confinés. En plus d’un savoir-faire, ces soldats ont une certaine résistance pour travailler dans ces milieux compliqués. Outre la ferme évoquée par le codétenu de Cédric Jubillar, ils pourraient être amenés à fouiller les cavités de ce secteur de Cagnac-les-Mines.
L'unité de Fouilles opérationnelles spécialisées du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban intervient régulièrement pour des fouilles judiciaires sur le sol français. Elle est par exemple intervenue il y a un an dans l’affaire Fourniret dans les Ardennes. La spécialité de ces militaires, c’est de rechercher des corps ou des indices matériels pouvant mener à retrouver des corps.
Des détecteurs de métaux et des géoradars sophistiquésLes militaires de l'unité montalbanaise de Fouilles opérationnelles spécialisées n’ont pas forcément les mêmes techniques et les mêmes moyens que les gendarmes scientifiques de l’IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale. Ils disposent, par exemple, de détecteurs de métaux et de géoradars (ou radars à pénétration de sol), particulièrement sophistiqués et de techniques différentes : celles des milieux de combat dans lesquels ils évoluent normalement.
Le lieutenant-colonel Richard, commandant en second du 17e régiment du génie parachutiste de Montauban. Il détaille comment les hommes de cette séction FOS vont travailler sur cette enquête. : "La technique est toujours adaptée au terrain. Là, on est plutôt en zone boisée, donc ça va être une technique de surfaces très systématique. En fait, on va découper, quadriller le terrain. A partir de là, le chef va organiser la détection systématique de la surface du sol, en profondeur, par le biais de détecteurs. Pour se faire, on a plusieurs types de détecteurs, certain classique, certains qui nous permettent de discriminer différents types de métaux. Mais on a aussi des géoradars qui vont nous permettre de découvrir des éventuelles poches d'air pour des recherches de corps. En fait, le but, c'est bien d'éviter tout loupé."
Décortiquer le terrainLe lieutenant-colonel Richard insiste aussi sur le caractère systématique et très minutieux des fouilles menées par la section FOS. Des recherches qui vont être longues dit-il. " La première chose, c'est de prendre contact avec le directeur de l'enquête pour décortiquer le terrain, voir comment il est fait et pour mettre en œuvre un mode d'action. La première journée, on n'est plus dans de l'étude de terrain, le début des recherches devrait commencer dans les jours à venir."
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