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Alain Delon et les armes à feu, une vieille passion

Alain Delon et les armes à feu une vieille passion
L’acteur, qui a connu et incarné flics et truands, n’a jamais caché son goût pour les armes à feu, au point de se constituer une belle collection personnelle.

Delon et les armes à feu, c'est une vieille histoire… Qui remonte sans doute à la jeunesse de l'acteur, quand il est confronté très tôt au monde des flics et des gangsters, de l'ordre et du chaos, du bien et du mal… Il a seulement quatre ans quand ses parents divorcent et sa vie bascule : il est confié à une famille d'accueil, qui vit à l'ombre de la prison de Fresnes. Il joue avec les fils des gardiens et nourrit son imaginaire à travers des histoires de voyous : « On se demandait ce qu'il y avait derrière ces murs, racontait-il à Paris Match en 2018. Et raisonne toujours en moi le bruit des balles quand ils ont fusillé Laval en octobre 1945. J'avais 9 ans. »

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Les armes, il les manipule quand il s'engage à 17 ans pour l'Indochine. Et connaît également la prison pour insubordination… Toujours ce côté clair-obscur, à la fois beau gosse et voyou qui ne le quittera plus. À son retour de l'armée, qui l'a viré au bout de trois ans, il traîne à Pigalle avec un copain, fréquente le bar des Trois Canards, un repaire de malfrats, et manque de devenir maquereau. Les hasards de la vie font basculer son destin vers le cinéma, en rencontrant l'actrice Brigitte Auber à Saint-Germain-des-Prés, qui lui ouvre son carnet d'adresses…

Une fois célèbre, il continue à fréquenter des flics, policiers ou commissaires, tout en ayant des liens avec certains gangsters du sud de la France – notamment Jacky le Mat, surnommé « L'Immortel » après avoir survécu à 22 balles dans la peau… L'acteur se retrouve également largement éclaboussé à la fin des années 1960 par le meurtre du Yougoslave Stevan Markovic, son ancien homme à tout faire, proche du Milieu. Et se complaît à incarner policiers ou voyous au cinéma, avec une préférence pour ces derniers…

Stand de tir et collection d'armes

À Douchy, il vit alors comme un parrain entouré de quatre gardiens armés en permanence, lui-même portant toujours un 9 mm sur lui quand il se promène dans le domaine, sans compter la dizaine de chiens lâchés la nuit dans les bois… Delon évoque « un monde dangereux où on est à l'abri d'aucune atteinte à sa vie personnelle ou à sa vie privée ». La propriété comporte un stand de tir, où il peut s'entraîner à loisir avec ses gardes du corps ou ses amis, pour garder la main, au cas où…

En parallèle, il assume sa passion en collectionnant des armes de toutes sortes, au gré des tournages ou des opportunités : une carabine à verrou de la maison Holland & Holland, un fusil de chasse à platine Purdey, son revolver dans le film Soleil rouge, la Winchester à canon scié de Steve McQueen dans la série Au nom de la loi, un pistolet Smith & Wesson de 1884, une paire de revolvers Colt de 1873 Peacemaker… Plus de soixante-dix pièces qui seront vendues aux enchères en 2014 pour plus de 200 000 euros.

Une passion des armes qu'il a transmise également à ses trois enfants. Anthony raconte dans sa dernière biographie comment il tirait à 14 ans avec une carabine à plomb sur l'antenne télé pour agacer son père ou sur un hangar de Douchy pour faire exploser les vitres. À Paris, quai Kennedy, il s'amusait également à viser les carreaux de la cuisine d'un restaurant italien. Et prend également l'habitude d'aller s'entraîner dans un stand de tir au sous-sol d'une boutique de chasse : 9 mm, 38 spécial 4 pouces, 357 magnum 6 pouces, il s'initie à toutes les armes. La seule mention du nom de Delon a suffi à convaincre le patron du magasin…

À 18 ans, l'aîné du clan est arrêté par la police dans une BMW volée en possession d'un Mac 50, 9 mm, acheté des semaines plus tôt qu'il compte revendre à bon prix. Prison, procès, Anthony écope de 9 mois avec sursis. « Il y en a qui collectionne les papillons M. le juge, eh bien moi, ce sont les armes ! » lance-t-il, provocateur, à la barre. Son parrain Georges Beaume vient témoigner en sa faveur en expliquant que son goût pour les pistolets « vient de son père, Alain Delon, dont on sait la passion, sinon le culte, pour les armes… »

Anthony n'est pas le seul à avoir des démêlés avec la justice en raison des armes à feu. Son petit frère Alain-Fabien a été condamné à 5 mois de prison avec sursis à la suite d'un accident qui aurait pu très mal tourner dans l'appartement suisse du paternel : au cours d'une soirée en juin 2011, les jeunes gens tombent sur une arme de collection, ils la manipulent, un coup de feu part, une jeune fille est blessée…

Quant à Anouchka, il lui arrivait également de s'entraîner dans le domaine de Douchy, si l'on en croit Anthony qui a raconté récemment comment sa « chère frangine » a passé un été à tirer au Glock avec le chef de la sécurité, un ex du GIGN, avant de ramener le pistolet à Genève, « en souvenir de papa »… De fait, il semble que la propriété du Loiret avait des airs de Far West avec plus de 70 armes disponibles et 3 000 munitions en réserve, que la justice a fini par saisir il y a quelques jours. Avec les tensions familiales en cours, on n'est jamais trop prudent…

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