US Open Zverev s'automutile après sa défaite en quart de finale ...
Dans la série des occasions manquées d'Alexander Zverev en Grand Chelem, nouvel épisode. Au coeur d'un US Open amputé des numéros 2 et 3 mondiaux - Novak Djokovic et Carlos Alcaraz -, dans une partie de tableau où il était le seul à avoir l'expérience d'une finale de Majeur, l'Allemand a pris la porte des quarts de finale, mardi, face à Taylor Fritz, qui va lui découvrir les joies d'une demie à ce niveau.
Ce même Fritz qui l'avait éliminé dès les huitièmes à Wimbledon, alors que Zverev sortait d'une finale de Roland-Garros et d'une demie à l'Open d'Australie. Voilà une cuvée 2024 encore placée sous le signe du "si près, si loin" pour le joueur de 27 ans, toujours à la recherche d'un premier titre en Grand Chelem, et qui avait là une belle occasion d'atteindre son rêve, au bout d'une saison si chargée et particulière.
Mais il lui faudra encore patienter. Et digérer une frustration débordante quelques minutes après la rencontre. "Je n'ai rien fait pour mériter de gagner, c'est aussi simple que ça", a-t-il froidement lâché sur sa première prise de parole en conférence de presse. Une analyse un brin caricaturale d'une rencontre de 3h29, accrochée de bout en bout. Dire qu'il n'a pas tout fait n'a, en revanche, rien d'exagéré.
Fritz : "J'ai senti aujourd'hui que c'était le moment de passer une étape supplémentaire"
J'ai raté des coups au milieu du court, sur des balles qui n'avaient aucun rythme
On a parfois vu le 4e joueur mondial donner des points trop facilement, ou même peiner à descendre sur ses jambes sur certains revers. "Mon service et mon retour étaient ok. Du fond de court, j'étais horrible, a-t-il repris. Je ne me souviens pas avoir aussi mal frappé en revers depuis que je suis sur le circuit. J'ai raté des coups au milieu du court, sur des balles qui n'avaient aucun rythme, bas du filet. Horrible. Absolument horrible de ma part".
Zverev a pourtant conclu la rencontre avec plus de points gagnants (52 contre 45) et moins de fautes directes (42 contre 48). Mais avec, sans doute, moins de froideur et de mordant dans les moments les plus chauds. Et surtout moins de sécurité sur son revers, ce qui l'a visiblement excédé. "Mon coup le plus fiable, celui pour lequel je suis le plus connu, le coup que normalement, je ne raterais pas si on me réveillait à 3h du matin, était absolument absent aujourd'hui, et je ne peux pas l'expliquer, pour être honnête".
Un "banana shot" à la Nadal : Zverev signe le point du jour face à Fritz
Dès lors, c'est le Zverev qui cogite qui a pris le dessus. Celui qui se parle, mord sa chaîne, invective son entourage. Pendant que son adversaire s'encourageait à coups de "come on" convaincus devant son public. "A un certain point, je ne savais plus quoi faire. J'avais tellement de questions dans ma tête, a-t-il avoué. Je n'avais aucune idée d'où mettre la balle. Si j'essayais de mettre la balle dans le court, ça allait bas du filet. Sur certains coup où je me suis engagé, ils ont volé. Je n'ai aucune réponse pour l'instant. Et je ne dis pas que Taylor ne méritait pas de gagner. Je ne lui enlève rien. Il a joué un bon match".
Un très bon match même, pour celui qui ne comptait aucune victoire contre un top 10 avant 2024, et qui vient d'en enregistrer une quatrième depuis le début d'année. Et la deuxième contre un Zverev qui ne s'apaisera pas de sitôt. "Si c'est ma plus grosse frustration d'après-match depuis longtemps ? Oui, de très loin. La plus grosse colère, aussi". On l'avait compris.