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« Zone interdite » : ni fille ni garçon, la révolution des genres

 Zone interdite   ni fille ni garçon la révolution des genres
Ce dimanche, M6 donne la parole à ceux qui ne se reconnaissent pas dans la binarité de genre homme/femme. Un sujet encore sensible et mal compris.
Ce dimanche, M6 donne la parole à ceux qui ne se reconnaissent pas dans la binarité de genre homme/femme. Un sujet encore sensible et mal compris.

Miley Cyrus, Chris, Cara Delevingne, Bilal Hassani… Tous ces artistes ont un point commun : ils ne se reconnaissent ni dans le genre féminin ni dans le genre masculin. Et ils sont loin d'être les seuls. En France, 22 % des 18-30 ans disent ne pas se reconnaître dans les deux catégories de genre homme ou femme, selon un sondage Ifop pour Marianne publié en novembre 2020. Ce dimanche 10 janvier à 21 h 5, M6 diffuse dans Zone interdite un documentaire qui tente d'appréhender cette révolution de l'identité, souvent encore mal comprise.

Un concept fréquemment confondu, à tort, avec le changement de sexe. Il ne s'agit là que de l'identité. Cami, 21 ans, suivie par les équipes de Zone interdite, explique ne pas se sentir femme. Elle n'a pas pour autant envie de devenir un homme. Elle ne se reconnaît simplement pas dans le découpage binaire homme/femme sur lequel notre société est construite. Non-binaire, genderfluid, neutre, agenre… Il existerait en fait une multitude de nuances entre les deux genres traditionnels, propres à chacun d'entre nous.

« Ça a toujours existé »

« Être un garçon, c'est un sexe, pas une façon d'être », soutient Fabian, 19 ans. Cet influenceur originaire de Montpellier aime se maquiller depuis son enfance. Une passion qu'il partage sur les réseaux sociaux, où il est suivi par plusieurs millions de personnes. Rien ne l'empêche pourtant d'être très masculin sur certaines de ses photos.

Une identité hors des codes traditionnels qui n'a d'ailleurs rien à voir avec l'attirance sexuelle. Kayvon, qui vit près de New York, est genderfluid. Certains jours, il se sent plus masculin, d'autres plus féminin, s'habille en conséquence, se maquille ou se laisse pousser la barbe… Ça ne l'empêche pas d'aimer une femme avec qui il est marié et a des enfants. Aux États-Unis, cette révolution des genres a pris de l'avance, et est beaucoup mieux acceptée, au moins dans les grandes villes.

« Ce phénomène de libération est un peu plus lent chez nous, mais il arrive », estiment Sonia Hedidi et Sarah Fournier, les réalisatrices du documentaire. La non-binarité n'est d'ailleurs « ni un phénomène ni quelque chose de nouveau », précisent-elles. Comme l'homosexualité, elle devient juste plus visible, notamment grâce aux stars et influenceurs qui assument leur identité de genre sur les réseaux sociaux. « C'est une identité, ça a toujours existé. Cami reçoit par exemple beaucoup de témoignages de gens qui lui disent qu'ils se sont toujours sentis comme ça, mais qu'ils n'avaient pas les mots. La nouveauté, c'est qu'aujourd'hui des mots existent. »

« Sortir des cases trouble beaucoup de gens »

Reste que le sujet déchaîne les passions. Zone interdite suit notamment Théo, un adolescent d'une quinzaine d'années qui se maquille et porte des perruques, rejeté par son frère qui estime qu'il n'est « pas un homme » et en a honte. Lorsqu'il sort dans la rue retrouver une amie, il subit railleries, insultes et même jets d'œuf. Les genres homme/femme et les codes qui y sont liés ne sont pourtant qu'une construction sociale, estime son amie, qui fait remarquer que « les gens qui ont créé la France d'aujourd'hui portaient des perruques », à l'image des rois. Pourquoi cela serait-il désormais réservé aux femmes ?

« Le genre est un peu le dernier bastion traditionnel qui n'a pas encore été remis en cause, analysent Sonia Hedidi et Sarah Fournier. Toute notre société est construite sur la binarité homme/femme, et le fait de sortir des cases trouble beaucoup de gens. » Dans leur documentaire, produit par Babel Presse, les réalisatrices s'attaquent en prime time à ce sujet encore sensible à travers les témoignages touchants de ceux qui ne souhaitent plus se forcer à entrer dans les cases. « Des gens qui ne font pas de prosélytisme, mais qui veulent juste être libres d'être qui ils sont. »

Capital – « Ni fille ni garçon : enquête sur un nouveau genre »Dimanche 10 janvier à 21 h 5 sur M6
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