«Zero Day» avec Robert De Niro : le festival de panne
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Pendant une minute, la technologie retient son souffle. Réseau de communication et de transport, services publics, tout ce qui est peu ou prou connecté s’interrompt le temps d’un black-out sur le territoire américain. Plus de 3 000 personnes perdent la vie dans l’attaque non revendiquée, ponctuée d’un avertissement : «Cela se reproduira.» Alors l’Amérique revêt son plus beau costume liberticide et instaure une commission dotée des pleins pouvoirs. A l’épicentre de Zero Day (jargon tech désignant une faille informatique n’ayant pas de correctif connu), il y a donc la peur de la technologie qui échappe à tout contrôle et provoque une catastrophe, évoquant jusqu’à son bilan le 11 Septembre. Mais le dispositif si classique des thrillers parano n’est ici qu’une amorce. La mini-série de Netflix s’intéresse en fait assez peu à la technologie, symptôme d’un mal plus large et diffus, et se concentre plutôt sur le politique et ce qu’il en reste.
Pour mener la riposte, la Présidente envoie chercher son prédécesseur, retraité sans ambition de retour à la chose publique qui, après avoir rendu service à son pays, s’efface maintenant derrière les projets de son épouse. Ce que regarde vraiment Zero Day, c’est la mise en action de cet idéal d’homme politique, capable de parler à tous, sans ambition personnelle et donc sans idéologie (comprendre au-dessus de tout soupçon), qui se voit confier contre son gré les rênes d’une machine à broyer. Le point de friction entre l’arb