Ukraine : à Paris et à Berlin, Volodymyr Zelensky obtient un appui ...
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Une brève accolade dans la cour de l’Elysée, avant la promesse d’un soutien dans la durée face à l’agresseur russe. Bientôt deux ans après le début de l’invasion de l’Ukraine, son président, Volodymyr Zelensky, a été accueilli par son homologue français, Emmanuel Macron, vendredi 16 février en fin d’après-midi. Après plus d’une heure d’entretien, les deux hommes ont signé l’accord bilatéral de sécurité promis par Paris à Kiev lors du sommet de l’OTAN de Vilnius, en juillet 2023.
Au passage, M. Macron a durci le ton comme jamais contre le « régime du Kremlin », jugé responsable de la mort en prison de l’opposant Alexeï Navalny : « Aujourd’hui, la Russie de Vladimir Poutine est devenue un acteur méthodique de la déstabilisation du monde », a-t-il lancé, pour mieux promettre au dirigeant ukrainien de soutenir son pays aussi longtemps qu’il le faudra : « Nous sommes déterminés à faire échec à vos côtés à la Russie », a répété le chef de l’Etat français.
Au cœur de l’accord de sécurité signé pour dix ans en faveur de l’Ukraine figure une promesse d’appui d’une ampleur inédite : jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien militaire prévus en 2024. Le locataire de l’Elysée cherche à répondre aux attentes de son homologue ukrainien, qui s’est félicité devant lui de cet engagement, mais aussi aux accusations de mollesse de certains de ses partenaires européens, lesquels reprochent à la France de ne pas en faire assez pour l’Ukraine.
Discrétion
En guise de défense, Paris assure avoir déjà fourni 3,8 milliards d’euros d’aide militaire à Kiev en 2022 et 2023, un chiffre sensiblement supérieur aux estimations effectuées par les analystes, mais qui reste difficile à vérifier, aucun détail n’ayant été donné sur la nature des dépenses. Jusqu’ici, l’Elysée s’était toujours refusé à fournir un tel bilan, à la fois pour ne pas provoquer la Russie, mais aussi pour éviter de lui donner des informations opérationnelles.
Cette discrétion est-elle toujours de mise ? Un document diffusé par la présidence précise que la France a livré jusqu’ici à l’Ukraine 30 canons Caesar et 4 lance-roquettes unitaires, mais également 38 blindés de reconnaissance AMX-10 RC, 250 blindés de transport de troupes VAB, 17 postes de tir antichars Milan, 5 postes de tirs antiaériens Mistral, deux batteries sol-air Crotale, sans oublier « une centaine » de missiles de croisière Scalp.
En dépit de ces indications, l’écart demeure avec d’autres grands alliés européens de l’Ukraine, du moins à en croire l’Institut Kiel, qui compile, depuis le début du conflit, les aides apportées par chaque pays. Selon cette source, la contribution de la France se limiterait à 600 millions d’euros, contre 9,1 milliards d’euros pour le Royaume-Uni et 17,7 milliards d’euros pour l’Allemagne. Un classement que Paris conteste avec force, désormais chiffres à l’appui.
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