Le YouTubeur Experimentboy risque jusqu'à dix mois de prison

Baptiste Mortier-Dumont, alias Experimentboy sur YouTube, ne s’est pas présenté à son procès, au tribunal judiciaire de Val de Briey, ce mardi 17 septembre. Pourtant six jeunes adolescents ont porté plainte contre lui. Le YouTubeur au million d’abonnés est poursuivi pour corruption de mineurs de 15 ans et de moins de 15 ans, pour des faits commis entre 2016 et 2018. Il est sous le joug d’une enquête approfondie depuis quatre longues années. Experimentboy compte aussi des dizaines de milliers de fidèles sur TikTok, Instagram et Facebook, ajoute Numerama qui avait révélé l’affaire en 2020.

« C’est allé très vite dans le registre sexuel »

Six jeunes adolescents ont porté plainte contre lui. Ils font état de messages, photos et vidéos à caractère sexuel réclamées par le YouTubeur, et alors qu’ils se trouvaient sous son emprise. Ainsi l’un d’eux, 13 ans au moment des faits, a raconté au procès comment son idole l’avait contacté, après un tweet de l’adolescent. « C’était le plus beau jour de ma vie », a-t-il confié. « Il m’a contacté pour discuter, et comme je regardais ses vidéos, j’étais impressionné, et puis c’est très vite allé dans le registre sexuel ». L’adolescent explique alors qu’il lui a fallu ensuite se masturber en vidéo, « j’avais seulement 13 ans ».

D’après France Bleu, le jeune plaignant était présent au procès, accompagné de ses parents et de ses proches. Au cours de leurs auditions, un autre adolescent avait indiqué à la police comment le YouTubeur menaçait de se suicider si le garçon stoppait leurs échanges. « C’est une vindicte populaire » a répliqué l’avocat de la défense, tandis que l’avocat Maître Thomas Kremser, pour la Fondation pour l’enfance, a qualifié cette affaire de corruption de mineurs d’affaire de « pédophilie. » « On est sur un dossier de pédophilie, avec des faits sectaires, fanatiques, une emprise. Il y a l’influence de la popularité et un climat de force, par une personne dangereuse. Il a soumis les victimes au jeu du silence et de la honte. », a-t-il précisément déclaré, selon Mediapart qui était au procès. Encore qu’il aurait fallu davantage de preuves pour établir une culpabilité, a mentionné l’avocat du YouTubeur, qui note le temps long pour ce procès, et aucune exploitation de matériel informatique.