Les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené "avec succès" des ...
Le président Joe Biden a déclaré, jeudi soir, que des frappes américaines et britanniques ont été "menées avec succès" sur la capitale du Yémen et d'autres villes du pays contrôlées par les rebelles Houthis. Il a averti qu'il "n'hésiterait pas" à "ordonner d'autres mesures" si nécessaire.
Publié le : 12/01/2024 - 01:53Modifié le : 12/01/2024 - 01:55
4 mn
Publicité
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont effectué, vendredi 12 janvier, des frappes sur les rebelles Houthis au Yémen, qui ont multiplié ces dernières semaines les attaques de navires en mer Rouge, selon plusieurs médias américains.
Les frappes ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles, afin de réduire leurs capacités à s'attaquer aux navires marchands en mer Rouge, a affirmé le ministre de la Défense américain Lloyd Austin.
"L'agression américaine, avec une participation britannique" a frappé Sanaa, Hodeida et Saada, a indiqué Al-Massirah, la chaîne de télévision des Houthis. Des correspondants de l'Agence France-Presse (AFP) à Sanaa et Hodeiha ont, pour leur part, dit avoir entendu plusieurs explosions.
À lire aussiAttaques des Houthis en mer Rouge : quelle marge de manœuvre pour la coalition internationale ?
L'opération américano-britannique a été menée "avec succès", en réponse "directe aux attaques sans précédent des Houthis sur des navires internationaux en mer Rouge", a affirmé le président américain Joe Biden dans un communiqué, évoquant une action "défensive".
Il a en outre averti qu'il "n'hésiterait pas" à "ordonner d'autres mesures" si nécessaire pour protéger les États-Unis et le commerce international.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a, lui, évoqué des "frappes nécessaires" et "proportionnées". "Malgré les avertissements répétés de la communauté internationale, les Houthis ont continué de mener des attaques en mer Rouge, cette semaine encore contre des navires de guerre britanniques et américains. Cela ne peut pas durer (...) Nous avons donc pris des mesures limitées, nécessaires et proportionnées en état de légitime défense", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Un message clair" envoyé aux rebelles
Les frappes ont été menées à l'aide d'avions de combat et de missiles Tomahawk, ont indiqué plusieurs médias américains. Elles ont bénéficié du "soutien" de l'Australie, de Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas, a précisé la Maison Blanche.
"Ces frappes ciblées sont un message clair (indiquant) que les États-Unis et nos partenaires ne toléreront pas les attaques sur nos troupes (et) ne permettront pas à des acteurs hostiles de mettre en danger la liberté de navigation à travers l'une des routes commerciales les plus importantes du monde", a encore affirmé le président américain.
Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, avait affirmé plus tôt que les États-Unis feraient ce qu'il faut "pour contrer et désarmer ces menaces que les Houthis font peser sur le trafic maritime en mer Rouge".
"Notre objectif reste la désescalade des tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge", affirme un communiqué commun impliquant États-Unis, Australie, Bahreïn, Canada, Danemark, Allemagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud et le Royaume-Uni.
Riyad inquiet, les Houthis menacent de riposter
"Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions", a déclaré le vice ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, cité par les médias des rebelles. "Les États-Unis et la Grande-Bretagne doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression."
L'Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement yéménite en guerre contre les Houthis, "suit avec beaucoup d'inquiétude les opérations militaires en mer Rouge", a affirmé son ministère saoudien des Affaires étrangères, en appelant "à la retenue et à éviter l'escalade".
Le chef des rebelles du Yémen, Abdel Malek al-Houthi, avait menacé jeudi de riposter à toute attaque américaine en mer Rouge par des opérations encore "plus importantes" que celle, particulièrement lourde, datant de mardi.
Dix-huit drones et trois missiles avaient alors été abattus par trois destroyers américains, un navire britannique HMS Diamond et par des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Dwight D. Eisenhower.
Les Houthis, proches de l'Iran et qui contrôlent une grande partie du Yémen, ont multiplié les attaques récemment, par missiles et par drones en mer Rouge, près du détroit stratégique de Bab el-Mandeb séparant la péninsule arabique de l'Afrique. Ils disent cibler les navires commerciaux qu'ils soupçonnent d'être liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec la bande de Gaza.
En réponse, les États-Unis avaient déjà déployé des navires de guerre et mis en place en décembre une coalition internationale pour protéger le trafic maritime dans cette zone où transite 12 % du commerce mondial.
Avec AFP