Au Yémen, un gigantesque incendie en cours à Hodeïda à la suite ...
Quelques heures après que des frappes israéliennes ont déclenché un gigantesque incendie et tué trois personnes dans le port de Hodeïda, au Yémen, selon les rebelles houthistes qui contrôlent cette zone, les pompiers luttaient toujours, dimanche 20 juillet, contre les flammes.
Les frappes de samedi sur ce port stratégique de l’ouest du Yémen, point d’entrée essentiel pour le carburant et l’aide humanitaire, sont les premières revendiquées par Israël dans le pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, situé à environ 1 800 kilomètres de distance.
La « réponse des rebelles à l’agression israélienne contre notre pays est inévitable et sera énorme », a déclaré dimanche Yahya Saree, leur porte-parole militaire. Il a déclaré que les rebelles avaient tiré des missiles balistiques en direction d’Eilat, station balnéaire israélienne sur la mer Rouge. Un missile tiré du Yémen a été intercepté, avait fait savoir l’armée israélienne, précisant que « le projectile n’a pas pénétré en territoire israélien ».
Lancés au lendemain d’une attaque de drone houthiste qui a tué une personne à Tel-Aviv, après avoir déjoué le système de défense israélien, les raids aériens sur Hodeïda ont causé la mort de six personnes et en ont blessé 83, tandis que trois sont portées disparues, selon le dernier bilan du ministère de la santé des houthistes.
« Aggravation de la crise humanitaire »
D’autres opérations contre les houthistes suivront « s’ils osent nous attaquer », a déclaré samedi le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant. D’épais panaches de fumée noire enveloppent dimanche le ciel au-dessus d’Hodeïda, selon un correspondant de l’Agence France-Presse sur place. De son côté, l’Iran a « fermement condamné » ces frappes, mettant en garde contre une « escalade des tensions » dans la région.
Un employé du port, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a fait savoir que les réservoirs de carburant et la centrale électrique étaient toujours en flammes. D’après lui, il faudrait plusieurs jours pour contenir l’incendie, un point de vue partagé par des experts du Yémen, au vu notamment du manque d’équipement des pompiers.
L’attaque « va avoir des conséquences humanitaires désastreuses sur les millions de Yéménites » dans les vastes zones du pays contrôlées par les houthistes, a déclaré Nicholas Brumfield, un expert du Yémen sur X.
Le gouvernement yéménite, internationalement reconnu et soutenu par l’Arabie saoudite dans sa guerre menée, depuis 2014, contre les houthistes, a condamné les frappes israéliennes, tenant Israël « pour responsable de l’aggravation de la crise humanitaire ». Il a mis en garde les rebelles, soutenus par Téhéran et qui disent agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, contre le risque d’entraîner le pays dans des « batailles insensées servant les intérêts du régime iranien et son projet expansionniste dans la région ».
Le Monde avec AFP
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