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Yannick Jadot, et maintenant "objectif Hidalgo"

Yannick Jadot et maintenant objectif Hidalgo
Vainqueur devant Sandrine Rousseau, le candidat écologiste va désormais installer un face-à-face avec sa nouvelle adversaire : la socialiste Anne Hidalgo.

Tout était calé au millimètre, réglé comme du papier à musique par les organisateurs de la primaire écologiste. Le discours ? Déjà écrit, le vainqueur n'avait plus qu'à remplir un texte à trous puis lire le prompteur. Le slogan ? Trouvé depuis des semaines et imprimé. Les interventions télévisées ? Calées, voilà des jours. Ce sera le 20 Heures de France 2 pour Yannick Jadot, ç'aurait dû être celui de TF1 pour Sandrine Rousseau. 

Fait rare chez les écologistes, les militants et sympathisants ont conforté le favori et le moins clivant. Exit ces primaires du passé où le plus radical prenait le pas sur le plus modéré. La logique du premier tour s'est confirmée au second et Yannick Jadot devance Sandrine Rousseau d'une courte tête, 51,03 % des suffrages pour le député européen, 48,97 % des voix pour la candidate revendiquée écoféministe ; et seulement 2 112 voix d'écart.  

"On l'a fait, on l'a fait !"

Victoire à la Pyrrhus disent les uns, victoire quand même répond l'entourage de Yannick Jadot. L'homme a déjà l'esprit ailleurs, à l'élection présidentielle. "Il faut passer à autre chose. C'est une nouvelle phase où il faut s'ouvrir", encourage le député écologiste Matthieu Orphelin (ex-LREM). Pendant ce temps-là, loin des caméras, terré dans la cale de la péniche que ses soutiens ont investie, Yannick Jadot rempli son texte à trous. Il parlera de "rassemblement des écologistes" mais aussi de "dépassement". 

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Une heure avant les résultats, Yannick Jadot s'en rongeait les ongles. Bien malins les pronostiqueurs qui lui promettaient la victoire dans un scrutin où plus de 90 % des votants n'étaient pas militants "pur jus". Il savoure désormais. "On nous disait que les favoris ne gagnaient jamais mais on l'a fait, on l'a fait !" se réjouissait Mounir Satouri, eurodéputé écologiste et soutien de Jadot. Et Jadot de dérouler son récit de candidat à l'élection présidentielle. Il s'imagine en "président du climat", torpille le quinquennat Macron "fait de renoncements écologiques". 

"La France n'est pas un musée"

Tel un François Hollande jurant que son ennemi était la finance ou un Emmanuel Macron promettant qu'il n'y aura plus de sans-abri dans la rue d'ici la fin de l'année, Yannick Jadot donne sa parole : "Nous éradiquerons la pauvreté." Une promesse de candidat à l'élection présidentielle. Un candidat qui n'en n'oublie pas la coqueluche du moment, Eric Zemmour, dont il ne citera jamais le nom mais attaque : "La France n'est pas un musée, la France n'est pas une commémoration. Être Français, c'est avoir les pieds sur terre, dans la terre." 

L'accolade entre les deux finalistes aura été plus brève que les discours. Là, sur le quai de Pantin où les écologistes se sont tous rassemblés mardi soir, Yannick Jadot rejoint Sandrine Rousseau qu'il aura attendue de longues minutes sur le pont du navire. "Merci Sandrine", lâche-t-il, et au revoir. Dans un bref discours, la candidate "félicite" Yannick Jadot - deux fois - et aussi Delphine Batho et Éric Piolle, se réjouit de la "tenue exemplaire de cette primaire" et brise le cou aux rumeurs des derniers jours : oui, elle soutiendra le vainqueur. "De toute façon, je serai là. Évidemment, je tracterai pour l'écologie", promet-elle sans prononcer là le nom de Jadot, comme pour laisser planer l'ambiguïté. 

Un ennemi nommé Hidalgo

Comme Yannick Jadot, Sandrine Rousseau pense à l'après. Elle n'entend pas déconstruire ce qu'elle a su créer tout au long de cette primaire. Il y aura les investitures aux législatives, elle comptera les siens. Et surtout, il y aura le congrès d'Europe écologie-les Verts dans un an. "Elle peut prendre le parti. Même si elle a perdu, son score à la primaire montre bien qu'elle est en position de force auprès des militants avisés", souffle l'un de ses soutiens. 

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Les Jadotistes s'en moquent, là n'est plus leur combat. À une centaine de kilomètres de là, ce mardi soir, c'est Claire Desmares-Poirrier - une conseillère régionale bretonne, partisane de Yannick Jadot - qui défouraille la première dans les colonnes du Télégramme : "La victoire de Jadot très mauvaise nouvelle pour Anne Hidalgo." L'ennemi de Jadot n'est pas - encore - la droite ou la République en Marche, c'est d'abord la candidate socialiste. 

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