Municipales à Paris : l'écologiste Yannick Jadot annonce sa ...
Jusqu’à présent, Yannick Jadot se contentait de botter en touche lorsque les journalistes l’interrogeaient sur ses ambitions pour la capitale. «Maire de Paris est un beau mandat… comme il en existe d’autres», louvoyait-il, sans aller plus loin. Mais l’ancien candidat écologiste à la présidentielle a finalement décidé de sortir du bois ce lundi 20 janvier, en officialisant sa candidature aux prochaines municipales de 2026, pour prendre la suite d’Anne Hidalgo. «Je souhaite que le prochain maire de Paris soit écologiste […] Je me propose pour porter [le] rassemblement [des verts puis de la gauche] face à Rachida Dati», avance-t-il dans le Parisien.
Pour justifier sa candidature, celui qui est déjà sénateur de Paris met largement en avant les risques de victoires de Rachida Dati, en tête des sondages pour ravir la capitale à la gauche. La candidate LR malheureuse en 2020 «peut unir la droite. Une droite qui s’inspire directement de l’extrême droite, en prônant par exemple la nauséabonde préférence nationale, dans notre ville où un quart des habitants sont nés à l’étranger. Une droite du déni climatique alors que nous devrons affronter des vagues de chaleur à 50 °C», pose Yannick Jadot.
Municipales
Pour concurrencer la médiatique ministre de la Culture, l’ancien candidat à la présidentielle de 2022 (4,63 %) estime que sa notoriété, plus forte que celles des autres prétendants de gauche, le met dans «la capacité de porter dès maintenant le fer avec Rachida Dati.»
L’ex-directeur des campagnes de Greenpeace France dit également vouloir «apporter [une] part nécessaire de renouveau pour engager avec les Parisiennes et les Parisiens un nouveau cycle de progrès», notant que «tous les candidats à gauche appartiennent à l’équipe sortante.» Une allusion aux autres candidats écologistes mais aussi au communiste Ian Brossat ou aux socialistes Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire.
A la primaire : David Belliard, Anne-Claire Boux, Fatoumata Koné et Aminata Niakaté
Mais avant cela, Yannick Jadot devra déjà remporter la désignation interne de son parti prévue le 14 mars. Quatre autres candidats sont sur les rangs : les adjoints de la maire David Belliard (espace public) et Anne-Claire Boux (Santé), la présidente du groupe écologiste au conseil de Paris Fatoumata Koné et la porte-parole du parti Aminata Niakaté. Jadot dit les avoir tous rencontrés et «propose un scénario qui n’est pas celui de la compétition», sans toutefois l’expliciter.
«En gros, il veut que tout le monde se retire pour qu’il n’y ait pas de primaire», interprète auprès de Libé l’entourage d’un des candidats en lice. Un scénario déjà rejeté par Anne-Claire Boux. «Les écologistes ont l’ambition que Paris devienne une ville écologiste, une primaire interne permettra aux militantes et militants de désigner leur candidate ou candidat. Ce sera un choix stratégique», défend-elle.La candidature de Yannick Jadot «est légitime et a toute sa place dans cette primaire. Cela va élever encore plus le niveau», abonde auprès de Libé Fatoumata Koné. Celle-ci dit même «se faire une joie» d’avoir potentiellement l’ancien candidat à la présidentielle dans son équipe si elle venait à l’emporter.
L’ex-eurodéputé aura donc vraisemblablement un mois et demi pour convaincre les quelque 2 000 militants parisiens des verts. En ayant bien en tête que les écologistes ont montré à plusieurs reprises, par le passé, leur capacité à mettre fin aux ambitions de leurs favoris. «Jadot pourrait avoir une personnalité plus forte que nos prétendants, mais son sujet c’est de s’imposer dans son parti», nous glissait en novembre dernier un maire d’arrondissement proche d’Anne Hidalgo.
Dans son interview au Parisien, Yannick Jadot cherche ainsi à convaincre les siens de sa légitimité. «Quand on habite Paris depuis quarante ans, qu’on est engagé en politique depuis quinze ans, on est forcément en prise avec les enjeux locaux», assure-t-il, en citant «la mobilité, le logement social, l’accessibilité, l’école, et la santé». Des thèmes sur lequel il dit avoir travaillé au Sénat où il a également bûché depuis un an et demi sur les questions d’industrie et porté une commission d’enquête sur TotalEnergies.
L’union de la gauche dès le premier tour ?
Mais l’écologiste voit plus loin qu’une possible primaire des verts, affichant déjà sa volonté de rassembler toute la gauche - hors LFI - dès le premier tour. «Je propose l’unité, pour maximiser nos chances de victoire, pour la gauche et pour une mairie écologiste», argue-t-il.
Une potentielle union ne pourra toutefois être mise sur les rails que lorsque le PS aura choisi son candidat. La date du 13 mars avait d’abord été arrêtée, à l’issue d’une discussion entre les deux candidats et la responsable de la fédération de Paris, Lamia El Aaraje. Mais le processus semble au point mort.