Xavier Niel fait le show à l'Olympia, que faut-il en retenir ?

La salle était pleine, plus de 1600 places vendues en quelques jours et un public d’invités et de curieux prêts à écouter pendant une heure l’entrepreneur nous prodiguer quelques conseils pour devenir milliardaire. C’est la promesse du fondateur de Free qui fidèle à sa légende n’a pas froid aux yeux et tente ici une nouvelle expérience, celle de devenir pour un soir stand-uper !

Seul sur scène, micro à la main et prompteur au loin, il s’adresse à un public pour raconter son parcours avec auto-dérision, n’hésitant pas à se tourner en ridicule. Exemple cette séquence vidéo avec l’influenceuse Lena situation, façon Pretty Woman inversé, elle le conseil sur la meilleure tenue à adopter sur scène, une occasion de le voir enfilé des vêtements grotesques. Bref, un sketch.

Imaginez le même show en Californie incarné par un Tim Cook, le patron d’Apple ou un Marck Zuckerberg vous auriez eu une leçon de management premier degré tout en contrôle. Ici Xavier Niel cultive son image de loser magnifique, nous confiant qu’il a davantage perdu que gagner, qu’il est vieux, qu’il devrait maigrir et surtout qu’il a eu un parcours cabossé en passant notamment par la prison, condamné pour recel et abus de bien sociaux. Une leçon de vie fondatrice où il comprend qu’un entrepreneur audacieux doit savoir mordre la ligne jaune en évitant de la franchir.

Un mantra qui renvoie ici à l’idéologie des entreprises américaines comme Uber ou Airbnb qui repoussent sans cesse les limites de la loi pour imposer leurs marchés. Donc la forme humoristique de Xavier Niel est différente mais le fond ressemble fort aux messages des milliardaires californiens.

Il évoque d’ailleurs à plusieurs reprises Elon Musk sans jamais le condamner pour ses excès mais en étant plutôt admiratif de sa folie, de sa capacité créatrice à penser « out of the box », comme on dit dans le business.

Le culte de l'entreprenariat

Et bien qu’il faut croire en soi. Là encore Xavier Niel a beau se moquer de la simplicité de ce message en pastichant les recettes d’un coach mais il le défend quand même. A l’image d’un milliardaire américain, il ne croit pas tant que cela à l’action des politiques qu’il juge inefficace notamment pour réparer l’ascenseur social. C’est sans doute pour cette raison qu’il a lancé sa propre école d’informatique, l’école 42, où tout le monde peut être admis, sans diplôme, l’important c’est de pouvoir faire ses preuves.

Ce que Xavier Niel défend pendant une heure dans cette inédite conférence spectacle introspective c’est le culte de l’entreprenariat, il cherche à planter les petites graines de futurs patrons d’entreprise et la salle parisienne ne demande que cela.

A la sortie, le public patiente pour s’offrir un exemplaire de son livre à paraître la semaine prochaine titré « une sacrée envie de foutre le bordel » chez Flammarion. D’ailleurs c’est l’éditeur qui lui a soufflé l’idée d’un spectacle unique pour promouvoir le livre. Un produit dérivé qui précède le produit, décidément Xavier Niel ne fait rien comme tout le monde.