Worldline, Euroapi, Alstom : faut-il acheter après la baisse en Bourse ?

Voilà un record dont Euroapi, le fabricant français de principes actifs pharmaceutiques, se serait bien passé : avec sa chute de 59 % le 10 octobre dernier, il devient la plus forte baisse boursière en une journée de l’année ! Mais il pourrait être détrôné par Worldline qui perd plus de 55 % ce 25 octobre. Dans les deux cas, c’est l’annonce d’une révision en baisse de leurs objectifs pour 2023 qui a déclenché la tornade. Depuis le début du mois d’octobre, plusieurs sociétés, de différentes tailles et différents secteurs, ont enregistré de fortes baisses après des profits warnings.

« Nous sommes dans un contexte où le marché résiste plutôt bien, mais où la moindre déception est sévèrement sanctionnée », analyse Frédéric Biraud, directeur général de Portzamparc. Avec la question qui se pose juste après : faut-il vendre – pour les actionnaires – ou acheter – pour les investisseurs opportunistes – après la baisse ?

« Il y a deux erreurs à éviter, détaille Frédéric Biraud. Tout d’abord le biais de familiarité, un sentiment de contrôler la valeur car on la connaît bien, et ensuite le biais de confirmation, qui consiste à sélectionner uniquement les informations qui confirment nos convictions et ainsi éviter de reconnaître nos erreurs. » Mieux vaut procéder à une analyse en profondeur de l’entreprise et surveiller les avis des analystes. La société de Bourse Berenberg a ainsi abaissé son objectif de cours pour Euroapi de 16,90 à 6,60 euros.

Quant à ceux qui veulent racheter des actions pour limiter leurs pertes, c’est un jeu dangereux : racheter à la baisse augmente le poids de la valeur dans le portefeuille et fera encore plus mal si la baisse se poursuit. Par exemple, l’équipementier télécoms Ekinops qui a perdu 12,5 % le 12 octobre après la révision en baisse de ses objectifs 2023, a encore reculé de près de 20 % depuis. Et l’action Alstom, passée de 21,50 à 13,40 euros (-37,8 %) le 5 octobre, tournait toujours une semaine plus tard autour de 12,50 euros. Finalement, la solution idéale consiste plutôt à se constituer un portefeuille de 25 à 30 valeurs environ. En cas d’accident, la perte sera alors diluée et plus acceptable pour l’épargnant.