Wimbledon Novak Djokovic largement dominé en finale : "Je me ...

Il a rapidement baissé la tête dans cette finale. Comme très vite conscient que ce dimanche ne serait pas le sien sur le gazon du Centre Court qui lui a pourtant si souvent porté bonheur. Novak Djokovic a vu ses envies de revanche rapidement douchées par Carlos Alcaraz, large vainqueur de cette finale de Wimbledon (6-2, 6-2, 7-6). Tennistiquement, mentalement comme physiquement, le prodige murcien lui a été supérieur. Et le Serbe n'est d'ailleurs pas du genre à se voiler la face.

"Félicitations à Carlos. Il a mérité cette victoire. C'était le meilleur joueur du début à la fin. J'ai essayé de me battre pour revenir dans le troisième set, en sauvant trois balles de match, pour vraiment prolonger un petit peu le match. Mais j'imagine que sa victoire était inévitable parce qu'il est arrivé sur le court avec un tennis de meilleure qualité. C'est aussi simple que ça", a reconnu l'homme aux 24 titres du Grand Chelem.

Avant de préciser sa pensée : "Il ne m'a pas permis d'obtenir beaucoup de points gratuits sur mon service. Il le lisait très bien. Il jouait avec beaucoup de variété. Je ne l'ai jamais vu servir de cette façon, pour être honnête. 219 km/h. Peut-être que j'ai manqué quelque chose dans ce tournoi, mais je ne l'ai jamais vu servir aussi vite. Il a dû faire vraiment un bon jour d'entraînement au service hier, a-t-il souri. Oui, en général, il m'a vraiment dominé."

Une chose est certaine : on ne pourra pas reprocher à Djokovic son manque de lucidité. S'il y avait bien un domaine où il semblait a priori avoir l'avantage sur Alcaraz, c'étaient les entames de points. La précision connue de son service et la qualité inégalée de son retour devaient théoriquement lui permettre d'entamer les échanges dans de meilleures conditions que son adversaire. Mais il fut même surpassé dans ces secteurs – même s'il a servi plus de premières balles –, alors forcément l'espace pour faire mieux était réduit.

"On peut toujours analyser le match après, bien sûr, et dire j'aurais pu faire ci ou ça. Mais je me suis juste senti inférieur à lui. C'est tout. Il était meilleur. Il a joué chaque coup mieux que moi. Je ne pense pas que j'aurais pu faire beaucoup plus. Essayer de me gonfler à bloc, oui. Aller chercher le public. C'est ce qui s'est passé dans le troisième set. Ça m'a un petit peu relancé." Mais pas assez pour inverser la tendance et croire vraiment qu'il pourrait égaler le record de Roger Federer (8 titres à Wimbledon). De ce point de vue, le contraste avec 2023 était saisissant.

"Bien sûr, je m'étais senti mieux l'an dernier. J'avais commencé par un 6-1. C'était sa première finale de Wimbledon, ma 9e, j'avais pris le meilleur départ. J'avais manqué un revers relativement facile dans le tie-break du deuxième set à 5 points à 1. Peut-être que les choses auraient pu être assez différentes à la fin. J'avais perdu un match épique en cinq sets au cours duquel nous étions au coude-à-coude. Cette année, ça n'avait rien à voir. Tout dépendait de lui, a-t-il insisté. Le premier jeu a été incroyable, un des plus longs que je n'ai jamais joués. Ça a donné le ton. Il est sorti des 'starting-blocks' prêt pour la bataille et à jouer son meilleur tennis tout de suite."

En remportant ce premier jeu, Carlos Alcaraz ne le savait pas, mais il avait déjà asséné un coup majeur sur la tête du Serbe. Ce dernier s'est assez vite rendu à l'évidence, comme si son destin était inévitable dans cette finale. Et c'est peut-être paradoxalement le seul point positif pour lui : l'an dernier, la frustration était énorme et la défaite cruelle. En ce 14 juillet 2024, il n'a pas grand-chose à regretter : elle est d'une logique implacable.