Volodymyr Zelensky se dit ouvert à un “échange” de territoires avec ...
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Dans un entretien au Guardian mardi 11 février, le président ukrainien a évoqué une possible négociation avec Moscou sous l’égide des Etats-Unis. La résolution du conflit en Ukraine est à l’ordre du jour d’un sommet sur la sécurité à Munich, vendredi prochain.
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“Nous échangerons un territoire contre un autre”, a déclaré mardi 11 février Volodymyr Zelensky dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian. Le président ukrainien envisage la possibilité d’une transaction en renonçant aux terres que Kiev détient dans la région russe de Koursk. L’Ukraine avait fait une percée surprise sur le sol russe lors d’une offensive lancée le 6 août 2024.
Le chef d’Etat n’a pas donné de précisions sur la partie du territoire occupé par la Russie que son pays obtiendrait en retour. “Je ne sais pas, nous verrons. Mais tous nos territoires sont importants, il n’y a pas de priorité”, a-t-il lancé au Guardian. Le président ukrainien se montre de plus en plus ouvert à la négociation… à condition que les Etats-Unis parviennent à réunir des représentants du Kremlin autour de la table, a-t-il prévenu. Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a réagi, affirmant que le fait qu’une part significative de l’Ukraine veuille devenir russe “est une réalité”.
Qu’en est-il du rôle de l’Union européenne dans les négociations ? Volodymyr Zelensky doute de la capacité de l’Europe à garantir seule la sécurité de l’Ukraine. “Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité”, a-t-il assuré au Guardian. Ces déclarations interviennent alors que la Russie progresse dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, où elle s’est emparée de plusieurs villes.
L’Ukraine au cœur du sommet sur la sécurité à Munich
La guerre en Ukraine et le “plan de paix” avancé par Donald Trump sont à l’ordre du jour de la Conférence de Munich sur la sécurité, du 14 au 16 février prochain. Côté européen, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen António Costa sont attendus, tout comme le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. En revanche, les émissaires Russes, sans qui l’Ukraine refuse de négocier, n’ont pas confirmé leur venue.
En marge de ce rendez-vous, Volodymyr Zelensky devrait également s’entretenir avec le vice-président des Etats-Unis, J.D. Vance. Ce dernier avait refusé de rencontrer le président ukrainien l’année dernière, alors qu’il était encore sénateur, expliquant qu’il ne se souciait “pas vraiment de ce qui arrive à l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre”.
En amont du sommet en Allemagne, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot tient une réunion de travail ce mercredi avec ses homologues polonais, allemand, italien, et espagnol, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et le commissaire européen chargé de la Défense, Andrius Kubilius.
Des représentants de l’Ukraine et du Royaume-Uni sont également attendus en fin de journée pour échanger sur l’issue du conflit qui oppose Kiev et Moscou depuis bientôt trois ans. La France et ses partenaires européens “sont déterminés à apporter à l’Ukraine tout le soutien nécessaire, dans la durée, pour faire échec à la guerre d’agression de la Russie”, a rappelé le Quai d’Orsay.