« Je commence à être à bout » : au tribunal, la streameuse Ultia ...
Des milliers de messages de haines depuis 2021, douze auteurs identifiées par la police, et mardi 21 janvier, quatre hommes jugés au tribunal de Paris, poursuivis pour « harcèlement au moyen d’un service de communication » et « menace de commettre un crime », en l’espèce un meurtre et un viol.
Depuis près de quatre ans, Ultia, créatrices de contenu sur la plateforme de diffusion en direct Twitch, subit un cyberharcèlement sexiste violent et continu. Au procès de certains des responsables présumés, celle qui figure dans la liste des streameuses les plus suivies en France, témoigne d’un épuisement moral et physique inquiétant : « Je commence à être à bout », souffle-t-elle à l’audience.
La streameuse la plus harcelée de Twitch
« J’espère tu te fais violer en sortant de chez toi, que quelqu’un t’étrangle et te fracasse la gueule », « sans toi le monde n’irait que mieux, et je dis haut ce que tout le monde pense tout bas », « moi je les aurais fini à la kalach ces FDP », « avec des boobs, avec un cul, t’es mortelle c’est clair », « arrête de dire de la merde en fait », « t’es personne », « Tu es ridicule au possible », « Sale pute va te faire violer »… ces messages, envoyés par les quatre prévenus, ne sont qu’un infime échantillon de ce que reçoit quotidiennement Ultia, de son vrai nom Carla G. « Je pense pouvoir dire que je suis la streameuse la plus harcelée de Twitch », regrette la créatrice de contenu.
Si le cyberharcèlement d’Ultia est particulièrement violent, ce procès est le symbole du sexiste ambiant sur internet, de l’impunité des harceleurs et du laxisme des réseaux sociaux. Avec un espoir donc : une prise de conscience des utilisateurs, mais surtout une reprise en main par les pouvoirs publics d’espaces délaissés aux algorithmes et au bon vouloir des géants d’internet.
Le procureur requiert des peines allant de sept à douze mois d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’un stage de sensibilisation pour les différents prévenus. Auquel s’ajoute, pour tous, une interdiction d’entrer en contact avec Ultia pendant cinq ans. Les délibérés doivent être rendus le 12 février.
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