"C'était une erreur": pointé du doigt, le streameur Pfut réagit au ...
Plusieurs fois mentionné lors du procès qui oppose Ultia à ses trois cyberharceleurs, le streamer Pfut est revenu ce mardi 21 janvier sur l'affaire. S'il explique "être passé à autre chose", il reconnaît avoir fait une "erreur" en imitant la vidéaste lors d'un live.
"J'ai toujours fait des vannes sur tout le monde, mais ça n'a jamais été plus loin que ça. Je n'ai jamais imaginé que des gens, quatre ans après une vanne, seraient dans une Cour d'assise en citant mon nom", lance le streamer Pfut, en live sur Twitch le 21 janvier dernier.
Pendant plusieurs minutes, le vidéaste est revenu sur le procès de la streameuse Ultia contre ses trois cyberharceleurs qui s'est tenu au tribunal de Paris, ce 21 janvier.
Depuis 2021 et sa prise de position contre le comportement sexiste du youtubeur Inoxtag, la créatrice de contenus suivie par 280.000 abonnés sur Twitch subit des attaques incessantes sur les réseaux sociaux. Elle reçoit régulièrement des messages de haine, des discours misogynes, des commentaires dégradants, voire des menaces de mort.
Et pendant le procès, un nom est revenu régulièrement: celui du streamer Pfut, suivi par 700.000 abonnés sur Twitch. Certains accusés ont ainsi expliqué avoir commencé à menacer Ultia poussés par certains propos du vidéaste. Sans appeler directement à son harcèlement, le vidéaste aurait parfois attisé la haine de sa communauté.
"Je ne me reconnais pas du tout dans ça"
En direct sur Twitch, Pfut s'était alors amusé à imiter la créatrice de contenu. Dans un autre live, il avait expliqué "qu'elle lui cassait les couilles". Le streamer s'était finalement fait bannir de Twitch pendant deux semaines en janvier 2022, la plateforme lui reprochant d'avoir participé au harcèlement d'Ultia.
"Je ne cautionne pas du tout les personnes qui sont présentes au procès et qui sont jugées pour harcèlement" explique-t-il aujourd'hui. "Je n'ai jamais incité personne à harceler qui que ce soit". "Dans mon esprit, je n'aurais pas pu penser que la seule défense de grands gaillards de 40 ans, ça serait que 'Pfut m'aurait dit de faire ça'. Chose qui ne peut pas se prouver puisque ça n'existe pas."
"Évidemment, je ne cautionne pas du tout le harcèlement de qui que ce soit. (...) On parle de mecs qui l'ont menacé de mort, qui sont allés la suivre chez elle. Je ne me reconnais pas du tout dans ça", poursuit-il.
Le streamer a également tenu à renouveler ses excuses pour son comportement en direct sur Twitch, en 2021.
"Je tenais vraiment à m'excuser d'avoir fait ce move de con et de l'avoir imité ce jour-là et que ça ait engendré indirectement du harcèlement", explique Pfut. "Aujourd'hui, si c'était à refaire, sachant qu'indirectement, ça lui a causé du tort, jamais au grand jamais je n'aurais fait ça."
"C'était une erreur"
Pour autant, Pfut explique "être immédiatement passé à autre chose", évoquant une histoire vieille de plusieurs années. "Ce jour-là, j'ai fait de la merde (...) C'était une erreur et je m'excuse encore une fois. Mais moi, je suis passé à autre chose dans la minute (...) ça me fait chier d'en reparler. Pour moi, cette affaire était passée, j'ai déjà fait mes excuses", peste le vidéaste.
"Vous ne trouverez jamais sur internet un extrait de moi qui incite des gens à insulter qui que ce soit. Personne n'a de contenu où j'ai harcelé une femme ou où j'ai manqué de respect à une femme directement. Jamais, au grand jamais", se dédouane l'influenceur qui assure "ne pas être sur internet pour causer du tort à qui que ce soit".
Pfut est notamment revenu sur les nombreuses critiques des internautes ou d'autres streamers à son encontre. "On me donne une image d'une personne que je ne suis pas depuis trois ans", s'agace Pfut. "Je ne suis pas là pour faire la victime (...) mais des termes comme pédophile, violeur, pointeurs, des mots forts. Ça fait deux ans que je m'en prends dans la gueule parce qu'on ne sait pas justifier pourquoi depuis deux ans on me colle une étiquette qui ne m'appartient pas (...) j'ai les screens", déplore le principal intéressé.
De son côté, Ultia a expliqué "être à bout" et "épuisée", lors du procès. "Je me suis renfermée sur moi-même (...) Quand je passe à côté d'un groupe de jeunes, j'ai peur qu'ils me reconnaissent et qu'ils ne m'aiment pas", raconte la streameuse à l'audience. Elle évoque une situation ayant eu un impact "très fort" sur son mental. "Aujourd'hui, je suis suivie, enfin, car je me suis délestée d'une charge qui m'a pris tellement de temps et d'énergie", détaille-t-elle.
Le parquet a requis des peines de prison avec sursis allant jusqu’à deux ans, accompagnées d’obligations de soins et de stages de sensibilisation. Le délibéré du procès est attendu le 12 février.