Guerre en Ukraine : Poutine et Xi vont parler du plan chinois pour ...
L’Ukraine attend non sans appréhension la visite de Xi Jinping ce lundi 20 mars au Kremlin, redoutant que Pékin, allié stratégique russe, puisse à terme décider de livrer des armes à Moscou, et peser ainsi sur l’issue de la guerre, au 387e jour du conflit. En parallèle, Moscou mène d’intenses raids aériens à l’Est de l’Ukraine, et les forces ukrainiennes tentent de reprendre du terrain à Bakhmout.
Xi Jinping en visite à MoscouLa Russie reçoit ce lundi la visite du président chinois Xi Jinping. De quoi vont-ils parler ? Les deux dirigeants ont ouvertement évoqué que la guerre en Ukraine serait au cœur des discussions avec notamment le "plan chinois" pour régler le conflit, annonce le Kremlin ce lundi. Meilleure alliée de Moscou, selon Poutine, la Chine se rêve en médiateur du conflit, et voit son déplacement comme un "voyage d’amitié, de coopération et de paix".
Dans un article publié lundi dans un journal chinois, Vladimir Poutine salue "la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement" du conflit et estime que "les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire". Selon le quotidien américain The Wall Street Journal, Xi Jinping pourrait même s’entretenir avec Volodymyr Zelensky, après son voyage.
Si les Etats-Unis ont fait savoir que ce type de discussions étaient les bienvenues pour mettre fin au conflit, ils ont accusé en février la Chine d’envisager de livrer des armes à la Russie, dont l’invasion s’est muée en bourbier. "Nous sommes convaincus du fait que les dirigeants chinois envisagent de fournir du matériel létal" à la Russie, avait déclaré le directeur de la CIA William Burns à la télévision CBS.
De son côté, l'Ukraine insiste sur un "retrait" des forces russes de son territoire, a déclaré un haut responsable ukrainien peu avant l'arrivée à Moscou du président chinois Xi Jinping dont le pays ne mentionne pas cette condition dans son plan de paix.
Les forces ukrainiennes ont mené des contre-attaques à Bakhmout25 contre-attaques auraient été menées par l’armée ukrainienne sur le territoire de Bakhmout, ville la plus disputée d’Ukraine, devenu un symbole à ravir, à force de combats acharnés ces dernières semaines. Une affirmation émanant de la Défense ukrainienne, confirmée par l’Institute for the Study of War, dans un bilan publié ce dimanche, parlant cependant d’une seule contre-offensive réussie.
L’Union européenne finalise cette semaine un plan de 2 milliards d’euros pour financer des achats communs de munitions d’artillerie dont l’Ukraine a désespérément besoin pour contrer l’offensive des troupes russes. Le projet doit permettre de fournir aux forces ukrainiennes au moins un million d’obus de 155 mm et de reconstituer les stocks stratégiques des pays de l’UE, dont certains sont proches de l’épuisement.
"Nous sommes entrés dans la phase dangereuse de la guerre. Les Russes ont plus de 300 000 combattants massés pour une offensive et nous devons aider les forces ukrainiennes à résister", a expliqué un haut fonctionnaire européen."Deux Etats membres, les Pays-Bas et l’Italie, ont encore des réserves, mais il n’y a pas de blocage", a expliqué un autre diplomate. L’accord sera ensuite soumis aux dirigeants de l’UE pour leur sommet jeudi et vendredi.
La Cour pénale internationale en quête de moyensPlusieurs pays doivent annoncer ce lundi la mobilisation de moyens supplémentaires pour soutenir l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine, à l’occasion d’une conférence internationale de ministres de la Justice à Londres.
Vendredi, la CPI avait émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportation illégale" d’enfants ukrainiens.
Une décision "extrêmement importante", estime la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna dans une interview parue ce dimanche. "Elle signifie que tout responsable de crime de guerre ou de crime contre l’humanité devra rendre des comptes, quel que soit son statut ou son rang", a affirmé la cheffe de la diplomatie française dans une interview au Journal du Dimanche.