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MMA : quand un média code un algorithme pour classer ...

MMA  quand un média code un algorithme pour classer
ENTRETIEN EXCLUSIF - Dans le MMA, comme dans la boxe anglaise, les classements (rankings) sont le fait du prince des organisations. C’est notamment le cas dans la plus prestigieuse, l’UFC, où les combats pour la ceinture ne sont pas toujours donnés

ENTRETIEN EXCLUSIF - Dans le MMA, comme dans la boxe anglaise, les classements (rankings) sont le fait du prince des organisations. C’est notamment le cas dans la plus prestigieuse, l’UFC, où les combats pour la ceinture ne sont pas toujours donnés aux plus méritants, mais souvent aux plus vendeurs. C’est là qu’intervient l’équipe de Fight minds.

Fight minds est un média en ligne créé par le Belge Chris Genachte. Fin connaisseur du MMA, il travaille comme analyste, consultant, commentateur, entraîneur à très haut niveau et «matchmaker». Il a également fondé l’agence Resilience SportManagement avec l’entraîneur niçois Aldric Cassata. C’est peu dire qu’il connaît le milieu ! Sous ces différentes casquettes il a pu constater à quel point les «rankings» étaient arbitraires, et quelles solutions pouvaient y remédier. Avec son équipe, il a travaillé plusieurs mois pour obtenir le classement évolutif que vous pouvez retrouver ici.

À découvrir

Quel constat a motivé votre décision de coder cet algorithme ?

On trouvait que les «rankings» n’étaient pas toujours justifiés. De plus, ils étaient générés via des votes de journalistes qui, en majorité, ne travaillaient pas dans le sport ou n’étaient pas spécialisés en MMA.

Par exemple, le ranking UFC est généré par une moyenne faite à partir des résultats aggrégés d’un groupe de journalistes. Certains journaux inclus dans le process n’existent même plus ! Il y a un manque de transparence sur les critères, mais aussi sur les votes. Vu l’importance des rankings, qui peuvent clairement influencer la carrière des athlètes, on voulait travailler sur une version transparente, claire et juste.

Pouvez-vous nous expliquer vos choix et comment fonctionne-t-il ?

On a souhaité faire un ranking qui met en avant le mérite sportif, bien entendu. Comme dans tous les sports, le résultat et la régularité priment.On voulait également répondre aux «caprices justifiés» des fans et de l’organisation. Un fan veut voir son combattant favori combattre souvent. L’organisation, elle, cherche à avoir des combattants avec l’état d’esprit «anyone, anywhere, anytime». On valorise dès lors :

  • Le résultat en premier. La victoire est le plus important.
  • La qualité du résultat (à la fois le niveau de l’adversité, mais aussi la manière de gagner : un KO vaut plus qu’une décision partagée.
  • Un petit plus sur les «bonus» de soirée distribués par l’organisation (meilleur combat de la soirée, meilleure soumission de la soirée, etc) pour pousser les athlètes à se donner pour grimper dans le classement.
  • Un plus sur les séries de victoire, car on sait que l’UFC aime faire du marketing autour de cet élément.
  • On a fait en sorte qu’un combattant qui affronte quelqu’un classé derrière lui n’a pas «rien à gagner tout à perdre». AU contraire, pour valoriser le risque, il a «à gagner et peu à perdre». L’objectif est de favoriser le fameux «anyone».
  • On a fait en sorte qu’une victoire qui date d’il y a 4 ans à moins de valeur qu’une victoire la semaine dernière, avec un système de dégressivité des points sur le temps. Les séries étant lissées sur plusieurs années, un combattant qui perd par KO ne sera pas trop désavantagé par rapport à un autre qui perd par soumission, et n’a pas de «pause médicale» de plusieurs mois à devoir patienter.
  • Naturellement, être actif permet de monter dans le classement.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

De temps en temps, ce qui paraissait logique ne donnait pas des résultats si logiques. Par exemple, malgré un raisonnement qui paraissait carré, Max Holloway (un excellent poids-plume qui va combattre pour la ceinture) n’entrait jamais dans le top six de sa catégorie. Il a fallu ajuster les coefficients pour rectifier cette anomalie. On a passé énormément à modifier des critères et des coefficients pour arriver à un classement qui semble juste pour les athlètes, particulièrement tout ceux qui se trouvent dans le top quinze de leur catégorie.

À lire aussi Cédric Doumbé : «Se produire devant un public dans un «one man show», ça sera la fin du jeu»

Vous avez communiqué la logique et les paramètres de votre algorithme mais pas les équations. Est-ce que vous comptez aller vers plus de transparence ?

Oui, dès aujourd’hui, le code est en open-source. L’algorithme est accessible pour tous.

Est-ce qu’on peut attendre un jour un classement «pound for pound», c’est-à-dire toutes catégories confondues ?

Oui, ça fait partie des plans. C’est encore plus complexe, mais on y travaille avec le même processus que le ranking ; on part d’une base logique et facile à expliquer, puis on fait du «test & learn» jusqu’à obtenir un résultat qui nous plaît. Je fais une remarque : si ça nous plaît, mais qu’on reçoit des retours constructifs contradictoires, cela peut nous amener à ajuster l’algorithme. On veut considérer tous les points jusqu’à obtenir le meilleur classement possible.

Y a-t-il un risque que, comme au football, la data finisse par asservir les combattants qui seront concentrés sur les statistiques au risque de toujours jouer la sécurité ?

La différence entre foot et MMA (plus particulièrement UFC) qui joue à notre avantage, c’est qu’au foot, on est soit sur des championnats, soit sur des tournois. Le premier est champion, le deuxième est deuxième. En élimination directe, lorsqu’on perd, on saute du tournoi. À l’UFC, un champion n’affronte pas systématiquement le premier des «contenders». Encore récemment, on a vu Alex Pereira contre le combattant classé huitième. Ça reste un aperçu de la catégorie. Pour un athlète, le but est d’aller le plus haut possible ; or les garanties ne dépendent pas uniquement du classement.

De plus, puisqu’on qu’on donne beaucoup de points sur des KO, soumissions et bonus de soirée, les athlètes ont plutôt intérêt à ne pas trop jouer la sécurité pour monter, justement.

Qu’est-ce que ce classement «scientifique» peut avoir comme conséquences positives pour les combattants ?

De la transparence, de la clarté et une justice. Tout le monde est à la même enseigne. Le classement ne regarde pas le nombre de followers, les ventes PPV. C’est un classement 100% dépendant du mérite sportif et 100% dépendant des data liées à leurs performances dans la cage.

Quelle ambition avez-vous pour cet algorithme ?

Notre rêve ou notre objectif est simple : on cherche à ce que l’UFC nous contacte pour utiliser ou reprendre notre système. On leur donnera tout ce qu’ils souhaitent, gratuitement. On ne fait pas ça pour l’argent. C’est l’une des raisons, en plus de la clarté et de la transparence, pour laquelle on l’a fait en «open-Source». Notre unique objectif est d’apporter une plus-value à l’UFC. Rien de plus, rien de moins.

RETROUVEZ ICI LE CLASSEMENT

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