Euro 2024 : Pays-Bas-Turquie, un match sous (haute ?) tension

De l’enjeu sportif. Et une brouille diplomatique. Le dernier quart de finale de l’Euro 2024, opposant les Pays-Bas à la Turquie (samedi, 21 heures) à l’Olympiastadion de Berlin (Allemagne), s’annonce tendu à tous les niveaux.

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Une place dans le dernier carré

Tout d’abord, parce qu’une place en demi-finales est en jeu. Les «Oranje», vainqueurs du championnat d’Europe 1988, n’ont plus atteint ce stade de la compétition depuis 2004 ; une éternité pour l’une des plus grandes nations de football du Vieux Continent. Accéder au dernier carré serait une véritable satisfaction - voire une (petite) surprise - pour Ronald Koeman et ses hommes, sur qui très peu de suiveurs misaient avant le début du tournoi, d’autant plus après le forfait de certains de leurs joueurs majeurs tels que Frenkie de Jong et Teun Koopmeiners (blessés).

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Les «Rouge et Blanc» ont, pour leur part, l’occasion d’égaler leur meilleure performance, réalisée en 2008, lorsqu’ils avaient été éliminés en demi-finales contre l’Allemagne (3-2). Au vu de leurs derniers résultats - sortis au premier tour en 2016 et 2020 - et de leur effectif actuel, ce serait (quasiment ?) un exploit. «Au début du tournoi, j'ai dit aux joueurs: la Coupe du Monde 2002, l’Euro 2008, on en parle depuis des années. Vous devriez avoir une histoire à raconter à vos enfants lors de ce tournoi», a confié le président de la Fédération turque de football Mehmet Buyukeksi. Autant dire que les deux sélections devraient se livrer une belle bataille sur la pelouse.

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Une «querelle» diplomatique entre la Turquie et l’Allemagne

Mais depuis quelques jours, on assiste (aussi) à une bataille diplomatique entre la Turquie...et l’Allemagne. Explications. Mardi soir, lors du huitième de finale entre les «Rouge et Blanc» et l’Autriche (1-2), Merih Demiral a célébré l’un de ses deux buts en effectuant le signe de ralliement des «Loups gris», un groupe de l’extrême droite turque. Signe qu’il a totalement assumé : «Je suis très heureux de l'avoir fait, tous nos supporters sont fiers de nous. J'avais vu certains d'entre eux le faire et j'avais donc encore plus envie de le réaliser», a-t-il expliqué à la presse après le match.

L’UEFA, l’instance dirigeante du football européen, a ouvert, mercredi, une enquête sur le «comportement potentiellement inapproprié» du défenseur turc...et a décidé de le suspendre, vendredi, deux matches ; il manquera ainsi le quart de finale contre les Pays-Bas et une éventuelle demi-finale. Le geste controversé du joueur âgé de 26 ans a (rapidement) fait polémique en Allemagne, où l’on retrouve la plus grande communauté turque de l’Union européenne. «Le symbole des extrémistes de droite turcs n’a rien à faire dans nos stades», a déclaré Nancy Faeser, la ministre allemande de l’Intérieur.

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Ankara a aussitôt réagi en convoquant, mercredi, l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie. En réponse, Berlin a convoqué, jeudi matin, l’ambassadeur de Turquie en Allemagne. Omer Celik, le porte-parole de l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, a estimé que l’enquête de l’UEFA et les propos de la ministre allemande de l’Intérieur étaient «inacceptables». «Il serait opportun pour ceux qui traquent le racisme et le fascisme de se concentrer sur les résultats des récentes élections dans certains pays d'Europe», a-t-il ajouté, en faisant référence aux dernières élections européennes qui ont vu l’extrême droite progresser dans plusieurs pays. Le président turc Recep Tayyip Erdoğan ne s’est pas exprimé sur le sujet. Mais il assistera à la rencontre, ce samedi soir. Une preuve de plus que ce quart de finale, disputé dans la capitale allemande, a pris un tournant politique ?