ANALYSE. Demi-finale du Top 14 : et le Stade Rochelais s'est ...
L’axiome veut que plus une série se prolonge, plus elle se rapproche de sa fin mais cette certitude ne consolera certainement pas les Rochelais. Vendredi soir, les Maritimes sont tombés pour la sixième fois consécutivement dans un match de phase finale face aux Toulousains. Et cette déconvenue, comme en finale du Top 14 l’an passé, leur laissera un goût amer.
Greg Alldritt et ses camarades, qui faisaient la course en tête à la pause, ont payé au prix fort deux moments d’égarement en deuxième mi-temps. Un plaquage dangereux de Uini...
L’axiome veut que plus une série se prolonge, plus elle se rapproche de sa fin mais cette certitude ne consolera certainement pas les Rochelais. Vendredi soir, les Maritimes sont tombés pour la sixième fois consécutivement dans un match de phase finale face aux Toulousains. Et cette déconvenue, comme en finale du Top 14 l’an passé, leur laissera un goût amer.
Greg Alldritt et ses camarades, qui faisaient la course en tête à la pause, ont payé au prix fort deux moments d’égarement en deuxième mi-temps. Un plaquage dangereux de Uini Atonio sur Thibauld Flament puis un coup de tête de Reda Wardi sur Julien Marchand. Cela s’appelle un sabordage.
Un mois après avoir triomphé du Leinster en finale de la Champions Cup, le Stade Toulousain s’est donc qualifié pour une nouvelle finale. Le glouton rouge et noir est lancé dans la quête d’un nouveau doublé même s’il a été moins flamboyant qu’à Londres face aux Irlandais.
Une pancarte de favoris
Ugo Mola assurera qu’il est prématuré d’en parler. Mais il est certain qu’Antoine Dupont et ses coéquipiers arriveront avec une pancarte de favoris vendredi prochain à Marseille face à l’Union Bordeaux-Bègles ou au Stade Français. Les Rochelais, eux, n’ont pas fini de ruminer. « Je pense qu’on a toutes nos chances, avait estimé jeudi Greg Alldritt. Mais c’est toujours le même challenge. Il faut arriver à nos standards, être le Stade Rochelais qu’on veut être. Cette année, on ne l’a pas beaucoup vu. »
À Bordeaux vendredi soir, beaucoup plus. Comme s’ils voulaient d’emblée désamorcer les velléités de révolte rochelaise, les Toulousains ont frappé les premiers et fait fructifier leur première incursion dans le camp maritime avec une pénalité de Thomas Ramos.
Cette action inaugurale a donné le ton, avec du côté des tenants du titre une stratégie claire : privilégier l’occupation avec du jeu au pied, ne pas trop s’exposer mais mettre de la vitesse dans leurs enchaînements, changer de rythme en mode dragster dès qu’une opportunité se présenterait.
les Toulousains qui avaient bénéficié d’une coupure de deux semaines pour préparer le rendez-vous avaient du feu dans les jambes.
Mais les Rochelais, un peu hésitants, ont vite recouvré leurs esprits et derrière une pénaltouche, Silatolu Latu a inscrit le premier essai d’une demi-finale partie sur un tempo endiablé.
L’évidence, c’est que les Toulousains, qui avaient bénéficié d’une coupure de deux semaines pour préparer le rendez-vous, avaient du feu dans les jambes. Mais les Rochelais possédaient aussi des arguments pour éteindre les débuts d’incendie. Dans le jeu au sol, notamment, où les Toulousains se sont fait prendre sept fois.
Si une pénalité d’Antoine Hastoy a permis aux Maritimes de prendre l’avantage, les joueurs d’Ugo Mola ne sont pas sortis de leur stratégie d’occupation et de harcèlement. Et après que Jack Nowell, aux abois, a écopé d’un carton jaune, un essai de Blair Kinghorn a ramené les Toulousains à la hauteur des Rochelais.
Dupont pétillant
Emmenés par un Antoine Dupont pétillant, les Toulousains avaient pris l’ascendant, dictant le tempo, et un deuxième essai de Juan Cruz Mallia a récompensé leur domination. Mais les Rochelais ne se sont pas résignés. Ils ont su pousser les Toulousains à la faute en s’appuyant sur la puissance de leur cinq de devant dans les groupés pénétrants. Jack Willis, à son tour, a été sanctionné d’un carton jaune et Greg Alldritt, poussé par son pack, a permis aux siens de virer en tête à la pause (20-15).
Le bras de fer qui s’était engagé était indécis. Chaque équipe avait ses armes bien identifiées. Mais un fait de jeu malheureux a bouleversé les équilibres de ce duel : l’exclusion de Uini Atonio coupable d’un coup d’épaule au visage de Thibault Flamand (43e). En suivant, Mallia a inscrit son deuxième essai transformé par Ramos. Puis c’est un autre Argentin, Santiago Chocobares, qui a marqué l’essai du break en contrant un dégagement de Brice Dulin.
Et au sortir d’une mêlée gagnée à la poussée par les Haut-Garonnais., les esprits se sont échauffés.
Espérer remonter un écart de neuf points (29-20) à une équipe de Toulouse en supériorité numérique, cela semblait être une gageure. Mais les Rochelais ne se sont pas résignés. Ils ont investi le camp toulousain. Et au sortir d’une mêlée gagnée à la poussée par les Haut-Garonnais., les esprits se sont échauffés. Carton jaune pour Julien Marchand mais rouge pour Reda Wardi qui venait d’asséner un coup de tête au talonneur toulousain.
Et pourtant, malgré ce deuxième coup du sort, les Rochelais se sont accrochés, revenant à portée d’essai après une pénalité d’Hastoy. Et face à cette équipe qui refusait de tomber, les Toulousains ont semblé soudain hésitants dans leur choix. Ils ont subi les collisions. Will Skelton et Alldritt ont ouvert des brèches. Mais cette débauche d’énergie a eu un coût. Et Ramos a redonné aux Toulousains une marge de sécurité avant que Mathis Lebel ne donne un éclat un peu trompeur à la victoire des siens.