Retraites, déficit, immigration, gouvernement… Les premières ...
Michel Barnier a été nommé Premier ministre ce jeudi, 51 jours après des élections législatives anticipées.
Dans un contexte de crise politique, le nouveau locataire de Matignon a vanté sa capacité à "négocier", assurant également n'avoir "rien en commun" avec le Rassemblement national.
Il a accordé ce soir sa première interview en tant que chef du gouvernement au 20H de TF1.
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Michel Barnier nommé Premier ministre après 51 jours d'attente
Il aura fallu près de deux mois pour connaître son nom. Michel Barnier, ancien commissaire européen, est devenu ce jeudi 5 septembre le nouveau locataire de Matignon, succédant ainsi à Gabriel Attal. C'est donc finalement sur un membre des Républicains qu'Emmanuel Macron mise pour sortir de la crise politique, enterrant finalement la candidature de Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives avec 182 sièges, mais sans majorité absolue.
Un Premier ministre qui a donc désormais la lourde tâche de rassembler au beau milieu d'une crise politique. Dès le début de son interview au 20H de TF1, sa première accordée en tant que chef du gouvernement, Michel Barnier a tenu à rassurer sur sa "capacité à négocier". Voici ses principales annonces.
La volonté d'un gouvernement "pas seulement de droite"
En nommant un Premier ministre de droite, les hypothèses sur la composition du gouvernement ont déjà commencé. Michel Barnier a, en ce sens, fait plusieurs annonces ce vendredi soir, se déclarant notamment disposé à ouvrir des portefeuilles à des "gens de gauche". Il a en revanche affiché sa distance avec le Rassemblement national, disant n'avoir "rien en commun ou pas grand-chose de commun avec les thèses ou les idéologies" du RN, tout en affirmant qu'il "respecte" les 11 millions de Français qui ont voté pour lui.
"Le gouvernement est responsable, il y a une indépendance. Le gouvernement gouvernera et je le ferai en bonne intelligence avec le président de la République naturellement", a-t-il également déclaré, promettant au passage de "nouvelles méthodes".
La maîtrise des flux migratoires
La maîtrise des flux migratoires avait été mentionnée lors de la passation de pouvoir la veille, lors du discours de Michel Barnier. Il s'agit là d'une des priorités du nouveau Premier ministre. "Il y a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires, que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés. Nous allons donc maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes, et je m'inspirerai des propositions de mon propre parti", a commenté le chef du gouvernement.
"Mais personne n'a le monopole des bonnes idées, et je veux qu'on trouve les bonnes solutions aux problèmes qui préoccupent les Français", a-t-il nuancé.
Vers une "amélioration" de la réforme des retraites ?
Au chapitre de la réforme des retraites, l'un des chantiers les plus contestés du second quinquennat Macron, le Premier ministre ouvre la voie à une "amélioration". Michel Barnier propose "d'ouvrir le débat", sans pour autant "tout remettre en cause". Il envisage notamment de cibler des changements en faveur des personnes les plus fragiles, le tout en concertation avec les partenaires sociaux.
Le nouveau locataire de Matignon a en revanche refusé de donner sa position sur la question controversée de l'âge légal de départ à la retraite, lui qui était partisan lors de la primaire LR en 2021 d'un report de l'âge légal à 65 ans. "Ne me demandez pas de dire où nous allons aboutir. Je veux engager sur ce sujet une amélioration, mais en respectant le cadre budgétaire", a-t-il martelé, glissant qu'il s'exprimerait à ce sujet devant l'Assemblée et le Sénat dans les prochaines semaines.
"Une grande justice fiscale"
Le Premier ministre a également été invité à réagir sur la situation économique délicate de la France, dont le déficit public abyssal devrait se creuser cette année à 5,6%. "Face à cette urgence, je ne m'interdis pas une plus grande justice fiscale", a lancé Michel Barnier, qui souhaite "mieux maîtriser" et "mieux utiliser l'argent public".
En parallèle, l'ancien ministre a affiché sa volonté de relancer la croissance. "Elle ne tombe pas du ciel, elle ne vient pas de l'administration, elle vient des entreprises, petites, grandes ou moyennes, des agriculteurs, des pêcheurs, de notre commerce extérieur, du rôle des Français de l'étranger (...), de nos départements et de nos régions d'outre-mer", a-t-il énuméré, évoquant la lassitude de "faire des chèques en blanc sur les générations futures, à propos de l'écologie comme à propos des finances publiques."
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Évoquant sa relation avec le président, Michel Barnier a admis avoir été par le passé en "opposition", mais avoir aussi voté "volontairement et sans problème pour lui au deuxième tour" en 2017 et en 2022, face à Marine Le Pen. "On s'est opposés, on n'a pas toujours eu les mêmes idées. Il est le président de la République et j'ai du respect pour la fonction et pour l'homme", a-t-il affirmé.
S.J avec AFP