"Un risque de nouvelles fractures" : dans l'Indre, le télétravail ne fait pas l'unanimité
Avec l'évolution défavorable de l'épidémie de Covid-19, le télétravail pourrait connaître un nouveau boom. Un quart des salariés y ont eu recours pendant le confinement, ils ne sont plus que 10% depuis le mois de juillet. Lors de son interview mercredi 14 octobre, Emmanuel Macron a préconisé "deux à trois jours de télétravail par semaine, si possible". Propos appuyés ce jeudi par la ministre du Travail, Elisabeth Borne, qui a demandé aux entreprises "de définir un nombre de jours minimal de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent".
Attention aux risques d'inégalités liées au télétravailLe télétravail divise parmi les salariés et les chefs d'entreprise. "Bien sûr qu'il n'y a aucune opposition au télétravail, mais cela requiert un certain nombre de précautions tant pour le salarié que pour l'entreprise", confirme Guy Pépin, président du Medef dans l'Indre. Lui-même chef d'entreprise, il souhaite que le télétravail se fasse dans un cadre réglementé mais avec de la souplesse. "Le télétravail peut créer le risque de nouvelles fractures, notamment entre ceux qui maîtrisent bien et ceux qui maîtrisent moins les outils numériques", ajoute-t-il.
Les leçons et l'expérience du confinement doivent être retenues. "Au travail, ce qui est important, c'est la cohésion sociale. Il y a pu y avoir une perception d'inégalités entre ceux qui pourraient ou devraient rester au bureau et ceux qui pourraient poursuivre leur activité à domicile. Il y a aussi un risque d'isolement, il ne faut surtout pas le sous-estimer", insiste le patron du Medef 36.
De la souplesse demandée par les patrons et les salariés"Chaque collaborateur peut faire une journée de télétravail par semaine. On ajuste au cas par cas, en fonction des besoins et nécessités. Les personnes vulnérables sont à 100% en télétravail. S'il y a des difficultés pour la garde d'enfants par exemple, on peut trouver une solution pour éviter l'activité partielle. On n'y a pas du tout eu recours depuis le début", détaille Stéphane Bourdareau, directeur développement humain au Crédit Agricole Centre Ouest.
Lui a bien constaté que le télétravail ne séduit pas tous les salariés. "Certains y ont pris goût et en demandent plus. D'autres ont en revanche une vraie aversion et ne veulent plus en entendre parler. Pour l'instant, nous sommes dans une logique de volontariat", insiste Stéphane Bourdareau.