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Guerre en Ukraine: les employés de Tchernobyl sous contrôle russe

Guerre en Ukraine les employés de Tchernobyl sous contrôle russe
Depuis 13 jours, le personnel présent sur site mange et dort peu, contraints de faire fonctionner en effectif réduit la centrale nucléaire.
La centrale de Tchernobyl à deux heures de routes de Kiev au nord de l'Ukraine, photographiée...

via Associated Press

La centrale de Tchernobyl à deux heures de routes de Kiev au nord de l'Ukraine, photographiée ici en avril 2021 (AP Photo/Efrem Lukatsky)

UKRAINE - Affamés, épuisés et déprimés. Pris en otage par l’armée russe depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février, une centaine d’employés à bout de forces font fonctionner la centrale nucléaire de Tchernobyl, site du pire accident nucléaire de l’histoire en 1986, selon le DailyMail.

Depuis treize jours, les travailleurs doivent se limiter en nourriture et ne s’octroient qu’un seul repas par jour afin de tenir le plus longtemps possible sur les réserves, relatent la BBC et Le DailyMail. Leur sommeil serait réduit à seulement deux heures par jour, puisque les rotations n’existent plus à cause du manque de personnel. Les réserves de médicaments seraient de plus en plus limitées.

Avec le stress, le manque de concentration et l’absence de communication avec l’extérieur (seuls les mails peuvent être utilisés), les travailleurs pourraient ne plus mener leurs missions en toute sécurité, craignent les autorités.

“Tout le personnel est très fatigué et désespéré”, raconte à la BBC une femme proche d’un employé de Tchernobyl. “Ils pensent qu’on les oublie. Pour le moment, ils ne voient personne leur venir en aide”, dénonce-t-elle, appelant l’Agence internationale de l’agence atomique (AIEA) à évacuer les otages. Le maire de Slavoutytch, ville construite pour accueillir les habitants et travailleurs de Tchernobyl évacués après la catastrophe de 1986, confirme: “La situation est compliquée et tendue. C’est difficile pour eux moralement, psychologiquement et physiquement.” 

Le chef de l’AIEA prêt à se rendre sur place

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, est aussi inquiet de la tournure que pourraient prendre les événements. Il a insisté sur “l’importance pour le personnel d’exploitation de pouvoir se reposer afin d’effectuer ses tâches importantes en toute sécurité”. Il se dit aussi prêt à se rendre sur place pour rencontrer les Russes.

Un expert interrogé par la BBC se veut toutefois rassurant sur le risque nucléaire. “Ce n’est pas idéal que les rotations ne soient pas faites et que les employés travaillent avec des soldats russes autour d’eux, mais je ne vois pas de grand danger”, rassure James Smith, un professeur qui a longtemps travaillé sur Tchernobyl. “Le dernier réacteur a été fermé en 2000, le combustible nucléaire irradié ne produit plus tant de chaleur”, donc le risque de libération de particules radioactives est très limité.

À l’autre bout de l’Ukraine, un autre site nucléaire inquiète l’AIEA: celui de Zaporojie, où des frappes de l’artillerie russe, selon les Ukrainiens, ont provoqué un incendie- dont Moscou nie être à l’origine. “On a échappé de justesse” à un accident nucléaire, a souligné Rafael Grossi. “Une telle situation ne doit jamais, en aucun cas, se répéter”. Ici aussi, le personnel est coincé sur le site. Mais les communications étant coupées, difficile de savoir ce qu’il se passe réellement.

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