Sylvie Vartan : de la pop baroque à Mozart et Chopin

Comme elle le chantait en 1966, on peut dire qu’il y a deux filles en elle. L’une est une star incontournable de la chanson française. L’autre est cette mélomane profondément amoureuse de classique qui confia un jour à Benoit Duteurtre à quel point la musique classique et notamment celle de Tchaïkovski et de Mozart occupe une grande place dans sa vie.

Il n’est donc pas très étonnant de découvrir, si l’on fouille un peu dans le quasi millier de chansons enregistrées par Sylvie Vartan, cette romance italienne gravée pour RCA en 1972 et qui sonne comme une véritable déclaration d’amour à Mozart et à sa quarantième symphonie ! Une chanson qui n’a pas eu - malgré la bonne diction italienne de Sylvie Vartan - retentissement attendu en Italie mais qui fut en revanche un immense succès au Japon ! Mais dans le panthéon classique de Sylvie Vartan, à côté de Mozart, il y a surtout Tchaïkovski et Chopin.

C’est à Tchaïkovski et à Chopin qu’elle doit son premier choc musical comme elle le confie dans la Revue Schnock :« Mon grand-père et mon frère écoutaient beaucoup leur musique, et mon père jouait au piano leurs partitions. J'étais enfant et je ne savais pas qui étaient Tchaïkovski ou Chopin, mais je connaissais leurs airs. Ils résonnent toujours dans mes oreilles. Et puis mon grand-père me racontait des histoires autour des opéras de Wagner qui me passionnaient. Il n'y avait pas de télévision, je n'avais que les yeux de mon grand-père. J'écoutais ses histoires, c'était ça ma télévision. »

On retrouve Frédéric Chopin dans une autre rareté de Sylvie Vartan, la chanson d’amour et de désamour d’un jeune couple intitulée Le Silence et dans lequel on peut entendre cet arrangement de la Valse en la mineur op.34 signé Aldo Franck, Eldo Papiri de son vrai nom.

Dans l’album La Maritza sorti en 1968, on retrouve aussi l’hymne éponyme de La Maritza, une fausse chanson traditionnelle composée par Jean Renard, sur des paroles de Pierre Delanoë et dans laquelle Sylvie Vartan chante la nostalgie de sa Bulgarie natale et de toutes ces musiques de l’est, classique et populaire qui l’accompagnent assurément depuis toujours…