«Seize Printemps» de Suzanne Lindon : erreur de jeunesse
Critique
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Par quel tour de passe-passe ce scénario de premier court métrage peu inspiré est-il devenu un film estampillé du label «Cannes 2020», très bien vendu à l’étranger ? C’est qu’avec une naïveté désarmante, Suzanne Lindon nous propose un accès direct à son imaginaire de jeune fille des beaux quartiers parisiens, prise entre un ennui qu’elle soigne à coups de «Diabolo-grenadine, garçon !» et de rêveries autour d’un beau gosse comédien trop vieux pour elle. Il aurait pu y avoir un intérêt documentaire à ce que Suzanne Lindon nous offre un instantané de son adolescence privilégiée mais, en s’ingéniant à gommer toute trace de son époque (ici, on lit Boris Vian en arpentant les rues pavées de Montmartre), elle préfère assurer le SAV d’un Paris éternel qui s’étend aujourd’hui sur deux rues du Quartier latin, guère plus.
Le portrait
Endossant le rôle de «Suzanne» (on remarque dans la chambre de la lycéenne l’affiche d’A nos amours, et on rougit qu’elle ait osé la comparaison), la jeune réalisa…