«Submersion» migratoire : François Bayrou à la dérive
François Bayrou a un curieux sens du timing. Tournant le dos au Rassemblement national pour négocier la survie de son gouvernement avec le PS, le Premier ministre est parvenu à braquer l’ensemble de la gauche mardi, sous les applaudissements nourris de l’extrême droite. Interpellé par Boris Vallaud et Cyrielle Chatelain, présidents des groupes socialiste et écologiste à l’Assemblée, Bayrou a maintenu ses propos tenus lundi soir sur LCI sur le «sentiment d’une submersion» que ressentiraient les Français en matière d’immigration.
«“Submersion” est le mot de l’extrême droite partout en Europe et dans le monde, un mot qui blesse autant qu’il ment», a tenté de le raisonner Vallaud. «Vous rendez-vous compte de l’insulte que vous faites à ces millions de Français qui ont dans leur chair cette histoire de l’immigration ? Vous leur crachez à la figure», a renchéri Chatelain. En vain. Dans une suite de réponses confuses, Bayrou s’est défendu en affirmant n’avoir parlé de «submersion» qu’à propos de la situat