Au procès de Donald Trump, Stormy Daniels livre des détails très ...
ROBYN BECK, CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Appelée à témoigner, Stormy Daniels a décrit une relation sexuelle où le rapport de force était clairement à l’avantage de l’ancien président américain.
ÉTATS-UNIS - « Stormy Daniels est appelée à la barre ». À New York, cette journée était particulièrement attendue pour le procès de Donald Trump. En cause ? La présence de l’ex-actrice porno Stormy Daniels pour témoigner à la barre lors de ce procès historique où l’ancien président américain est poursuivi pour falsifications d’une trentaine de documents comptables qui auraient servi à dissimuler un paiement de 130 000 dollars à Stormy Daniels dans la dernière ligne droite du scrutin présidentiel de 2016.
Mais ce mardi 7 mai, une question semblait brûler toutes les lèvres : le témoignage de Stormy Daniels va-t-il être décisif pour la suite du procès ? Et la réponse ne s’est pas fait attendre puisque la grande majorité des déclarations de l’ancienne star du X avaient déjà été dévoilées par la principale intéressée lors d’interviews et dans un livre. Et pourtant…
Nerveuse lors de son arrivée à la barre, Stormy Daniels s’est d’abord illustrée par un débit de parole un peu trop rapide pour l’assemblée, ce qui a conduit le juge Juan Merchan à lui imposer un rythme plus lent pour la bonne compréhension des débats.
Après avoir décrit sa jeunesse, la femme de 45 ans est revenue sur sa fameuse rencontre avec le milliardaire américain dans la suite de son hôtel, qui aurait conduit à la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue avec lui en 2006, alors qu’il était déjà marié. Une relation que Donald Trump continue de nier, mais pour laquelle il n’est absolument pas poursuivi lors de ce procès.
Mais l’actrice est d’abord revenue sur ce jour de 2006 où, en marge d’une compétition de golf, elle avait fait la rencontre de Donald Trump. Une rencontre jugée « très brève », avant qu’un garde du corps du milliardaire lui propose de dîner prochainement avec lui dans ce qu’elle a elle-même décrit comme « une chambre d’hôtel qui faisait trois fois la taille de (s)on appartement ».
« Black-out » et « honte »
Stormy Daniels a ensuite livré plusieurs faits marquants pour elle, dont la tenue de Donald Trump, comparée lors d’une blague au fondateur de Playboy, Hugh Hufner. Mais la suite de son témoignage fut beaucoup moins drôle. D’autant plus lorsqu’elle a commencé à décrire cette relation sexuelle, qui par bien des aspects ne ressemble guère à une relation sexuelle consentie.
« Il était plus grand et bloquait le passage, mais je n’ai pas été menacée », a-t-elle affirmé à la barre, au moment de décrire Donald Trump nu lorsqu’elle sortit de la salle de bains. « J’ai senti le sang quitter mes mains et mes pieds, comme quand on se lève trop vite », s’est-elle souvenue, comme le raconte le Washington Post. Si elle ne s’est pas sentie menacée, elle assure que les intentions de l’homme d’affaires « étaient assez claires » et que le « rapport de force était déséquilibré ».
« J’ai fini par avoir une relation sexuelle avec lui », ajoute-t-elle, comparant la situation à « un black-out ». « J’ai eu honte de ne pas avoir arrêté ça, de ne pas dire non » et « je l’ai dit à très peu de monde ».
« Avez-vous le souvenir d’avoir ressenti quelque chose d’inhabituel ? », lui demande alors la procureure Susan Hoffinger. « Je regardais le plafond et je ne sais pas comment j’y suis arrivé », a-t-elle répondu avec difficulté, entre les nombreuses interventions des avocats de Donald Trump pour faire cesser cet interrogatoire.
Un témoignage « préjudiciable »
Stormy Daniels est donc entrée dans les détails de cette rencontre, tout en omettant plusieurs détails à caractère sexuels sur demande de la cour. En effet, le camp de Donald Trump estime que ce témoignage peut être « préjudiciable » pour l’ancien chef d’État.
La procureure Susan Hoffinger, en charge de l’interrogatoire de la quadragénaire, avait donc promis que le témoignage n’inclurait pas de « description d’organes génitaux ». Mais il était primordial pour elle « d’établir l’acte sexuel et ce qu’elle a ressenti à son sujet ». De son côté, le juge Juan Merchan a paru souvent agacé par certaines questions de la procureure.
Pourtant, cette rencontre dans l’hôtel de Donald Trump est au cœur de l’affaire. C’est ce qu’a rappelé la procureure, estimant que « son témoignage comprend le récit des événements qui ont conduit à la falsification des documents » au cœur de ce procès.
Car c’est dix ans après cette rencontre, alors que Donald Trump allait remporter la présidentielle américaine face à Hillary Clinton, que Stormy Daniels avait reçu la somme de 130 000 dollars pour ne pas divulguer cette rencontre. Un paiement qui est lui aussi au centre du dossier. Et même si le paiement lui-même n’est pas contesté, les avocats de Donald Trump nient tout délit pénal alors que l’argent avait été versé par un ancien avocat du milliardaire via une société écran.
Donald Trump avait ensuite été remboursé en 2017 par le groupe d’entreprises de Donald Trump, la Trump Organization. Des dépenses qui avaient alors été enregistrées en « frais juridiques ».
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