Nouveau record en 2023 pour Stellantis, qui enregistre un bénéfice ...

L’automobile se porte toujours très bien. Le groupe Stellantis, qui avait déjà réalisé des bénéfices records en 2022, a récidivé, publiant ce jeudi 15 février son florissant bilan financier. En 2023, la société, issue de la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler en 2021, a vendu 6,4 millions de véhicules dans le monde, contre 6 millions en 2022, bénéficiant d’une amélioration des flux logistiques. La multinationale italo-franco-américaine enregistre un bénéfice record de 18,6 milliards d’euros, (+11 % sur un an), et un chiffre d’affaires de 189,5 milliards d’euros (+6 %).

De quoi pousser son directeur général, le millionnaire Carlos Tavares, à affirmer dans un communiqué que ces résultats «prouvent que nous sommes devenus un nouveau leader mondial dans notre secteur». Et d’ajouter : «Nous saurons rester d’une solidité à toute épreuve face à une année 2024 qui s’annonce mouvementée.» Sur France Info ce jeudi matin, Tavares a également annoncé la distribution à ses salariés de 1,9 milliard d’euros, soit 4 100 euros par salariés en France. L’année dernière, la rémunération du DG était de 15 millions.

Une marge globale en recul…

Le groupe aux 14 marques a notamment vu ses ventes et ses marges progresser en Europe avec des modèles comme le Fiat Ducato, l’Opel Astra ou les SUV Peugeot 2008, Jeep Avenger et Alfa Romeo Tonale. En Amérique du Nord, où le groupe enregistre l’essentiel de ses profits grâce à ses ventes de pick-up, l’année 2023 a été pénalisée par une longue grève des ouvriers de l’automobile au deuxième trimestre, qui l’aurait privé de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et qui a provoqué une baisse de 6 % de sa marge opérationnelle.

Le «troisième moteur» du groupe, ses ventes en Afrique, Moyen-Orient et Amérique du Sud, notamment, ont aussi fortement contribué à ces chiffres records. Par ailleurs, la progression du bénéfice net est notamment liée à l’absence des pénalités (sur les émissions de CO2) ou rappels (sur les airbags) qui avaient été enregistrées en 2022.

Si ses ventes mondiales de véhicules électriques ont enregistré une hausse de 21 % en 2023, et que le patron Tavares affirme sur France Info qu’en 2024, Stellantis attendra les «48 modèles électriques, soit la moitié de nos modèles», la transition écologique de sa production ne devrait pas être spectaculaire. Ainsi, le groupe estime que les ventes d’automobiles en 2024, et en particulier la progression des électriques, risquent d’être perturbées par des phénomènes «macroéconomiques et politiques», a indiqué sa directrice financière Nathalie Knight.

… Mais qui reste à deux chiffres

Le lancement de dizaines de nouveaux modèles, l’amélioration des flux logistiques et la baisse du coût des matières premières devraient toutefois cependant favoriser le groupe en 2024, qui prévoit toujours d’atteindre une marge opérationnelle à deux chiffres, comme en 2023 (12,8 %). De quoi rester concurrentiel, ce qui à écouter Carlos Tavares serait une priorité, car «les entreprises occidentales qui n’ont pas des résultats très robustes, sous la concurrence chinoise, risquent d’avoir des difficultés».

La direction du groupe a proposé un dividende de 1,55 euro par action (+16 % sur un an). Stellantis affiche ainsi des flux financiers libres de 12,9 milliards d’euros, en hausse de 19 % par rapport à 2022. Cela permet au groupe de prévoir un programme de rachat d’actions de trois milliards d’euros cette année. Le groupe prévoit également un nouveau programme d’actionnariat pour ses salariés.