Les fédérations s'engagent pour l'inclusion par le sport
Le sujet de l'inclusion n'est pas nouveau mais il a le vent en poupe. Dernier exemple en date : le rapport sur l'insertion des jeunes des quartiers par le sport, remis le 22 février par le maire de Poissy Karl Olive à Roxana Maracineanu, ministre en charge des Sports et Nadia Hai, ministre en charge de la Ville. Sur le terrain, plusieurs acteurs s'activent depuis des années, associations, élus, sportifs... Ils sont désormais rejoints par sept fédérations qui ont décidé de s'engager à favoriser l'emploi des jeunes issus des quartiers sensibles (QPV, quartiers prioritaires de la politique de la ville).
Les fédérations d'athlétisme, badminton, basket, boxe, judo, tennis de table et des clubs omnisport se sont engagées, mercredi à Garges-Lès-Gonesse, dans un programme d'inclusion sociale qui s'inscrit dans le Plan d'investissement compétence (PIC) du ministère du Travail. Ce dernier vise à aider 1200 jeunes issus des quartiers défavorisés de onze territoires prioritaires à trouver un emploi grâce à l'aide de clubs et de coachs sportifs formés pour les accompagner.
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En millions d'euros, le montant du Plan d'investissement dans les compétences (PIC) engagé par le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion dans une dizaine d'actions socio-sportives.
« C'est une vraie révolution car l'inclusion par le sport n'était pas jusqu'à présent le sujet des fédérations, il restait très accessoire », se félicite Brigitte Deydier, membre de la cellule haute performance de l'Agence nationale du sport et co-présidente de l'Association nationale de la performance sociale du sport (ANPSS) qui porte ce projet. L'ancienne championne de judo évoque une nouvelle génération de présidents prêts à s'engager sur ces sujets tout en rappelant le rôle de pionnières joué par quelques fédérations comme la voile, engagée depuis plusieurs années sur ce terrain.
« Ces premières fédérations sont motivées et l'on souhaite que ce programme donne envie aux autres »
Brigitte Deydier
Les sept fédérations signataires ont choisi des clubs qui accueilleront des jeunes en difficulté pour les aider à pratiquer un sport mais aussi -surtout- à s'insérer dans la société. La fédération de badminton a, par exemple, désigné le club de Besançon pour mener un projet pilote sur ce dossier. « On a créé au sein de la fédération un secteur de la performance sociale avec quatre agents chargés de son développement. On a besoin de convaincre à l'extérieur mais aussi en interne car beaucoup de clubs ont la tête dans la reprise de l'activité », explique Yohan Penel, président de la Fédération française de badminton. « Chez nous, c'est une véritable révolution culturelle. Il faut repenser l'entraînement pour que le contenu soit plus large que l'apprentissage technique. C'est le sens de l'histoire et le bon moment pour le faire », estime le dirigeant.
« Ces premières fédérations engagées sont motivées et l'on souhaite que ce programme donne envie aux autres. L'objectif est d'étendre le réseau avec des chefs de projet insertion dans l'ensemble des fédérations, chargés notamment de trouver des entreprises locales », abonde Brigitte Deydier.