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Guerre en Ukraine : que sait-on vraiment du possible déploiement ...

Guerre en Ukraine  que saiton vraiment du possible déploiement
Pyongyang aurait envoyé des milliers de soldats sur le front ukrainien, selon des sources sud-coréennes et ukrainiennes. Sans surprise, Moscou dément, mais, au-delà, les informations varient quant au nombre et au rôle de ces militaires.

Pyongyang aurait envoyé des milliers de soldats sur le front ukrainien, selon des sources sud-coréennes et ukrainiennes. Sans surprise, Moscou dément, mais, au-delà, les informations varient quant au nombre et au rôle de ces militaires.

Depuis début octobre, de nombreuses sources ukrainiennes et sud-coréennes évoquent l’envoi de troupes nord-coréennes en Russie et en Ukraine pour prêter main-forte à l’armée russe. S’il n’existe aucune preuve formelle et authentifiée à ce jour de cette implication qui serait majeure, Le Figaro récapitule le cheminement de cette hypothèse qui se renforce jour après jour. Notamment, de combien de soldats nord-coréens parle-t-on ? Où seraient-ils déployés ? Quand ? Et quel serait leur rôle ?

Début juin : premières déclarations sur la présence de soldats nord-coréens

En juin, les premiers rapports sur les chaînes Telegram ukrainiennes signalent - sans preuve visuelle - la présence de Nord-Coréens en Russie, alors que dans le même temps, un blindé nord-coréen utilisé par l'armée russe est aperçu sur un champ de bataille dans la région de Kharkiv en Ukraine.

Dans la foulée, le major-général Pat Ryder, porte-parole du Pentagone, assure que les États-Unis suivent attentivement ces développements. «Si j'étais responsable des forces militaires nord-coréennes, je remettrais en question le choix de les envoyer servir de chair à canon dans une guerre illégale contre l'Ukraine», annonce-t-il le 25 juin, assurant «garder un œil» sur les futures actions des deux pays.

18 juin : Poutine à Pyongyang

Le 18 juin, les images font le tour du monde: le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président russe Vladimir Poutine signe un pacte de défense mutuelle, et des rumeurs font état d'un accord de défense prévoyant des soutiens en troupe.

Le dictateur nord-coréen a notamment fait part de son soutien «total» dans la guerre contre l'Ukraine. Dans la foulée, les pays occidentaux, les États-Unis en tête, accusent la Corée du Nord d'avoir envoyé de grandes quantités de munitions, notamment des obus d'artillerie, à la Russie. En échange, Moscou fournirait son expertise pour le programme de satellites du royaume ermite. Après la livraison de munitions, le régime de Kim Jong-un aurait livré des missiles balistiques KN-23, qui auraient été utilisés dès l'hiver dernier, selon les médias ukrainiens.

À lire aussi Vladimir Poutine en quête d'aide nord-coréenne pour sa guerre en Ukraine

Juillet : confirmation prudente des Sud-Coréens sur la présence d'unités du génie

Début juillet, les services de renseignements sud-coréens confirment que «des milliers de soldats» nord-coréens participent à la reconstruction des villes détruites en Ukraine dans les zones occupées par les forces russes. À ce moment-là déjà, le chiffre de quatre brigades de ces unités du génie, soit environ 12.000 Nord-Coréens, est déjà avancé, mais il ne s’agit pas de forces combattantes.

6 octobre : six officiers nord-coréens tués par une frappe ukrainienne ?

La question de l’envoi de troupes nord-coréennes en Ukraine s’accélère début octobre. Le 6 octobre, l’agence ukrainienne Interfax affirme que six officiers nord-coréens sont morts lors d'une attaque de missile ukrainienne survenue quelques jours plus tôt près de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine occupé par Moscou. 

Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, précise sur Telegram que les soldats nord-coréens engagés en Ukraine «se limit(ent) à un petit nombre de troupes du génie». Ces forces «surveillent l'utilisation des munitions (nord-coréennes) par l'armée russe», ajoute-t-il, affirmant que «la Russie est de plus en plus dépendante des munitions de la Corée du Nord pour différents types d'armes».

8 octobre : les Sud-coréens appuient l’information, les Russes démentent

Le 8 octobre, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, déclare que Séoul juge «très probable qu'il y ait eu des victimes parmi des officiers nord-coréens et soldats en Ukraine», disant même s'attendre à ce que d'autres troupes soient envoyées en renfort aux côtés des Russes.

De son côté, le Kremlin qualifie le 10 octobre de «fausses» les informations émanant de Kiev et Séoul. «Cela ressemble à une nouvelle (fausse) information, un canard», balaie le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien.  

11 octobre : des milliers de soldats d'infanterie en formation en Russie ?

L’éventuelle présence de soldats d'infanterie est évoquée par la première fois par le Washington Post . Selon l’article du quotidien américain publié le 11 octobre, «plusieurs milliers» de soldats d'infanterie nord-coréens participent actuellement à une formation sur le sol russe et pourraient être déployés sur le front en Ukraine d'ici la fin de cette année. 

Selon un responsable des services de renseignements militaires ukrainiens cité par nos confrères, des officiers nord-coréens sont déjà sur le terrain en Ukraine occupée par la Russie, même si aucun d'entre eux n'a pas encore participé directement aux combats. Le quotidien américain évoque l’hypothèse dans laquelle les soldats nord-coréens pourraient remplacer les soldats russes positionnés aux frontières, ce qui permettrait à Moscou d’augmenter les effectifs sur le front ukrainien et de créer un déséquilibre des forces. 

Ces informations sont confirmées le 15 octobre par un diplomate occidental anonyme au Kyiv Independant, sans toutefois préciser le type de soldats ni leur rôle.

13 octobre : Zelensky dénonce «l'implication réelle de la Corée du Nord dans la guerre»

Dès le 13 octobre,  Volodymyr Zelensky s’empare de ces premières informations et déclare que le plan d’invasion russe cet automne inclurait «l'implication réelle de la Corée du Nord dans la guerre». Quelques jours plus tard, le 17, le président ukrainien affirme «que 10.000 soldats nord-coréens» se préparent à combattre l'armée ukrainienne aux côtés des forces russes et parle de «première étape vers une guerre mondiale». 

Pour le président ukrainien, Vladimir Poutine «tente d'impliquer» d'autres parties «dans cette guerre» en raison des «lourdes pertes» subies par l'armée russe et parce qu'il a «peur d'une mobilisation» qui serait impopulaire. Le chef d’État ukrainien assure par ailleurs disposer d'informations des «services de renseignement» ukrainiens selon lesquelles des officiers nord-coréens sont déjà dans la zone occupée en Ukraine par les Russes. 

16 octobre : scepticisme américain

Dans la foulée, les Américains calment le jeu : les responsables du renseignement et de l'armée font part «de leur scepticisme face aux affirmations ukrainiennes», selon le New York Times , en rappelant justement que «ni l'Ukraine ni la Corée du Sud n'ont présenté de preuves de la présence de troupes nord-coréennes».

«Nous n'avons aucune preuve que des soldats nord-coréens participent aux combats mais nous savons que la Corée du Nord soutient la Russie», avait réagi prudemment le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, jeudi soir.

Volodymyr Zelensky (g) aux côtés du secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte. Yves Herman / REUTERS

17 octobre : 11.000 soldats prêts à se battre ?

Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire ukrainien, a annoncé un nouveau chiffre jeudi soir : au total, près de 11.000 soldats nord-coréens seraient présents en Russie et seraient «prêts à combattre» en Ukraine d'ici le 1er novembre, dans des propos relayés par le Kyiv Independant. Le général va même plus loin en précisant qu’un «premier groupe de 2 600 soldats sera déployé dans l'oblast de Koursk, en Russie». L’endroit même de la contre-attaque menée par les Ukrainiens en août. 

18 octobre : «jusqu’à 12.000» ?

Le Service de renseignement national sud-coréen (NIS) a affirmé ce vendredi 18 octobre que la Corée du Nord a décidé d'envoyer «jusqu'à 12.000 soldats» pour aider la Russie. Le soutien croissant de Pyongyang à la guerre menée par Moscou en Ukraine, qui va «au-delà du transfert de matériel militaire et se traduit par des déploiements de troupes», représente «une menace importante pour la sécurité non seulement de notre pays mais aussi de la communauté internationale», a estimé la présidence sud-coréenne dans un communiqué.

«Une seconde opération de transport devrait avoir lieu d'ici peu», a ajouté le NIS qui a assuré vendredi que la Corée du Nord avait «fourni à la Russie l'équivalent de plus de 13.000 conteneurs de munitions d'artillerie, de missiles, de roquettes anti-chars et d'autres armes létales» depuis août.

... et de premières preuves visuelles ?

Le NIS a également diffusé des images satellites détaillées ce vendredi montrant, selon lui, le premier déploiement de ces militaires. Il explique avoir «détecté du 8 au 13 (octobre) que la Corée du Nord a transporté ses forces spéciales en Russie dans un navire de transport de la marine russe, confirmant le début de la participation militaire de la Corée du Nord» dans la guerre contre l'Ukraine.

Toujours selon le NIS, plusieurs navires de débarquement et frégates russes ont déjà achevé le transport du premier contingent de troupes nord-coréennes, qui sont actuellement stationnées dans des bases militaires de l'Extrême-Orient russe. Les soldats ont été envoyés dans des bases notamment «à Vladivostok, Oussouriisk, Khabarovsk et Blagovechtchensk, et devraient être déployés sur les lignes de front dès qu'ils auront achevé leur entraînement» d'acclimatation, a déclaré le Service national des renseignements de Corée du Sud dans un communiqué.

Ces soldats «devraient être déployés sur les lignes de front (du conflit ukrainien) dès qu'ils auront achevé leur entraînement d'acclimatation», a précisé le renseignement sud-coréen. «Cela semble être une tentative de cacher le fait qu'ils sont des soldats nord-coréens en les faisant passer pour des soldats russes», a accusé le NIS. L’agence Associated Press précise néanmoins que le «bilan» du NIS est «mitigé» sur les développements en Corée du Nord car il s’agit de «l’un des pays les plus secrets au monde».

Les réactions internationales en cascade

Keir Starmer, ce vendredi 18 octobre JOHN MACDOUGALL / REUTERS

Après les annonces de Séoul, les réactions se sont succédé sur la scène internationale. «L'accroissement de la coopération croisée et du soutien militaire de la Corée du Nord à l'effort de guerre russe en Ukraine sont très inquiétants», a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Le premier ministre britannique, Keir Starmer, voit «le niveau de désespoir» du côté de Moscou, et que «la Russie est en train de s'affaiblir». La Chine, alliée de Pyongyang et de Moscou, a réitéré son espoir d'une «désescalade» en Ukraine.

Si l'Otan ne peut confirmer «à ce stade» les informations de Séoul, la diplomatie ukrainienne en a profité pour demander une réaction forte de ses alliés et une accélération du soutien militaire occidental. «La Corée du Nord soutient l'agression de la Russie contre l'Ukraine avec des armes et des effectifs. (...) Nous exigeons une réaction immédiate et forte de la communauté euro-atlantique et du monde», a écrit sur X le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, en appelant notamment l'Occident à lever les restrictions sur l'emploi d'armes longue portée et à «intercepter» des attaques de missiles et drones russes sur le territoire ukrainien.

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