Le gouvernement interdit la poudre marseillaise "Sniffy" : "Le lien ...
La poudre à inhaler "Sniffy", fabriquée à Marseille, était dans le viseur des autorités depuis sa commercialisation l'an dernier. Ce mercredi, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a donc annoncé avoir pris un arrêté d'interdiction du produit.
"Ma crainte, c'est celle d'une très mauvaise habitude, parce qu'une poudre blanche que vous commencez à sniffer, c'est parfaitement addictif et le lien avec des produits illicites est évident", juge la ministre.
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Le 28/05/2024
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"On a tous fait le lien avec la cocaïne"
De nombreux professionnels de santé s'insurgeaient depuis la création de ce produit l'an dernier. "On a tous fait le lien avec les produits stupéfiants, avec la cocaïne", explique Nicolas Simon, professeur de médecine à Marseille et médecin addictologue.
"Le risque d'un tel produit est de banaliser le geste de sniffer, et de créer un besoin chez des utilisateurs qui ne sniffent pas de produits en temps normal. Or, le geste, en addictologie, est très important parce que vous donnez une habitude à votre cerveau et il va vous la redemander sans cesse", poursuit-il.
Fallait-il en arriver jusqu'à l'interdiction du produit ? Oui, répond l'addictologue. "Quand une habitude est déjà prise, l'interdire pose plusieurs problèmes. Si demain, on interdit l'alcool par exemple, comme il y a beaucoup de gens qui en sont dépendants, ils vont se réfugier dans l'alcool frelaté. En revanche, quand l'usage n'est pas encore passé dans le grand public, l'interdire ou en limiter l'accès peut être tout à fait intéressant."
L'arrêté d'interdiction doit être publié dans la semaine au Journal officiel.
La vente de "Sniffy" était déjà interdite aux mineurs à Aix-en-Provence
À Aix-en-Provence, la maire Sophie Joissains avait déjà signé un arrêté d'interdiction de "Sniffy" le 15 juillet dernier pour interdire le produit aux mineurs. Dans un communiqué, la Ville se satisfait de cette décision du gouvernement qui selon elle "confirme la prise de conscience municipale".
La mairie de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, avait également interdit la vente de ce produit aux mineurs en juin.