La loi Veil a 50 ans : «Choix d'un génocide», soutien de Chirac ...
Le 17 janvier 1975, la loi Veil, légalisant le recours à l'IVG, est adoptée, représentant ainsi une révolution pour les droits des femmes. L'âpre combat de Simone Veil continue d'être porté aujourd'hui à l'image de l'inscription de l’IVG dans la Constitution française le 30 janvier 2024.
C’est le 26 novembre 1974 que Simone Veil se lance. Après le “Manifeste des 343” paru en 1971, où des femmes déclarent avoir avorté illégalement, ou le procès de Bobigny en 1972, jugeant cinq femmes pour avoir avorté illégalement, Simone Veil ouvre le débat du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) à l’Assemblée nationale.
À l’époque ministre de la Santé dans le gouvernement Chirac, Simone Veil va porter son projet de loi devant une Assemblée presque exclusivement remplie d’hommes, prononçant un discours devenu historique.
Chirac et Giscard d'Estaing, soutiens infaillibles de Veil
Après trois jours de débat, la loi est votée par les députés le 29 novembre 1974. L’Assemblée nationale est sur le point d’adopter la loi Veil. Mais la principale intéressée n’a pas connu que des soutiens pour son projet de loi.
Jacques Chirac, alors Premier ministre, n’était pas penché sur cette question du droit à l’IVG. Mais une fois que le président, Valéry Giscard d’Estaing, a confié le projet de loi pour l'IVG à sa ministre de la Santé, il a représenté un fervent soutien de Simone Veil.
”Jacques Chirac n’a pas ménagé son soutien à mon égard et a tout mis en œuvre pour que la loi soit votée”, déclare-t-elle dans son autobiographie “Une Vie”, publiée en 2007.
Mais le premier à avoir soutenu ce projet de loi reste Valéry Giscard d’Estaing qui imposera même ce projet à son Premier ministre, Jacques Chirac, et confiera ce dossier à sa ministre de la Santé, Simone Veil.
“Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter"
La loi Veil suscitera tout de même un lever de bouclier dans l'hémicycle. “Je n’imaginais pas la haine que j’allais susciter", confiait Simone Veil à la journaliste Annick Cojean, pour le livre entretien Les hommes aussi s'en souviennent, paru en 2004.
Les reproches fusent contre la ministre de la Santé, le député Hector Rolland lui reprochant de faire “le choix d’un génocide”. Pour le député centriste Jean-Marie Daillet, il s’agissait d’embryons "jetés au four crématoire".
La loi Veil, loi n° 75-17 du 17 janvier 1975, légalisant l'interruption volontaire de la grossesse, est finalement adoptée pour une durée de cinq ans. Il faudra attendre la loi n°79-1204 du 31 décembre 1979 pour que la loi soit définitive. Il aura également fallu attendre des décennies plus tard pour que, le 30 janvier 2024, le droit à l’IVG soit inscrit dans la Constitution française.