Après la faillite de la Silicon Valley Bank, le spectre d'une nouvelle ...
Peine perdue : ni les efforts et les milliards déployés dans l’urgence pendant le week-end aux Etats-Unis ni les déclarations des responsables politiques des deux côtés de l’Atlantique n’ont suffi à apaiser les marchés boursiers mondiaux, lundi 13 mars, comme si les investisseurs prenaient soudainement conscience des menaces susceptibles de déclencher une nouvelle crise financière majeure.
En garantissant la totalité des dépôts de la Silicon Valley Bank (SVB), en faillite après un mouvement massif de retraits de ses clients, et ceux de Signature Bank, mise sous tutelle, tout en mobilisant 25 milliards de dollars (23,3 milliards d’euros) pour répondre aux besoins éventuels d’autres établissements, la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), le Trésor et la Federal Deposit Insurance Corporation ont cherché à éviter le pire : une contagion rapide et incontrôlée au reste du système financier, en commençant par les banques régionales, jugées plus fragiles.
Les dirigeants politiques ont pris le relais lundi, le président Joe Biden assurant que les Américains pouvaient avoir confiance dans leurs banques, tandis que les ministres des finances de la zone euro, réunis à Bruxelles, se succédaient devant les micros pour tenter de rassurer particuliers, entreprises et investisseurs.
« Nous ne voyons pas de risque de contagion pour la France », a insisté le ministre français, Bruno Le Maire, mettant en avant la diversification des banques tricolores, qui, selon lui, les « protège », et un système de supervision « solide ».
Le souvenir de la grande crise financière de 2008Rien n’y a fait : en clôture, la Bourse de Paris a perdu 2,9 % , celle de Francfort 3,04 % et celle de Londres 2,58 %. Les valeurs bancaires européennes, qui avaient déjà souffert, vendredi 10 mars, ont amplifié leur chute : BNP Paribas a cédé 6,8 %, Société générale 6,2 %, Credit Suisse 9,6 % et Commerzbank 9,9 %. En deux séances, l’indice de référence des banques européennes cotées a abandonné 10,2 %.
La journée s’est mieux terminée à Wall Street, avec un repli limité à 0,2 % pour l’indice S&P 500, mais le compartiment bancaire a encore perdu près de 11 % et la baisse du cours de First Republic Bank, jugée à son tour vulnérable, a atteint jusqu’à 79 % en séance.
Fuyant le risque en Bourse, beaucoup d’investisseurs se sont réfugiés sur les marchés des emprunts d’Etat, considérés comme plus sûrs, faisant refluer brutalement leurs rendements, qui évoluent en sens inverse des cours : celui de la dette allemande à deux ans, référence pour la zone euro, a baissé de près d’un demi-point de pourcentage sur la journée.
Il vous reste 62.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.