Shelley Duvall raconte comment Stanley Kubrick l'a rendue folle sur ...
Mais le rôle qui a marqué l'esprit des spectateurs, c'est sans conteste celui de Wendy Torrance, l'épouse terrorisée de Jack Nicholson, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, dans Shining, l'adaptation du roman éponyme de Stephen King. Si ce film d'horreur psychologique a tant effrayé le public, c'est grâce au réalisme des situations et à l'interprétation réaliste des deux acteurs. L'archive disponible en tête d'article nous plonge dans son tournage.
L'ARCHIVE.
Ce reportage a été diffusé le 8 novembre 1980 dans le magazine « Temps X » des frères Bogdanoff. Le couple d'acteurs, qui venait de tourner avec Stanley Kubrick, accordait une interview sur la façon dont travaillait le cinéaste. Comment il avait obtenu ce réalisme effrayant. Et de quelle manière s'était passé le travail en commun. Plusieurs scènes du tournage complétaient les interviews.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce tournage avait été très intense. Jack Nicholson parlait de « pression » et de « l'hyper émotivité » du réalisateur qui savait obtenir de ses acteurs exactement ce qu'il désirait.
Un tournage sous tension
Particulièrement exigeant, Stanley Kubrick était capable de faire recommencer des scènes, même simples, comme de la neige qui tombe, jusqu'à plus de trente fois. Il en était de même avec les acteurs. Il n'hésitait pas à les pousser dans leurs retranchements, « jusqu'à l'extrême limite de leurs capacités ».
Et Shelley Duvall en avait fait les frais, expliquait la journaliste, « la pression ainsi exercée fut particulièrement pénible, non seulement pour Nicholson, mais surtout pour Shelley Duvall, qui dut, pendant près de quatre mois, simuler un état d'hystérie proche de la démence tout en supportant les brusques colères de son metteur en scène ».
Le reportage montrait d'ailleurs une scène de dispute entre l'actrice et le cinéaste qui changeait sans cesse de consignes. Lors d'une interview plus posée, Shelley Duvall expliquait que sans ces « conflits de personnalité », le film n'aurait pas été aussi réussi. Elle déclarait que cette tension, cette colère aidaient à sortir les émotions nécessaires au film. « Il le savait et c'est pour ça qu'il était dur avec moi. C'était comme un jeu » concluait-elle, pas rancunière.