Russie : Vladimir Poutine remplace son ministre de la Défense ...
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, en poste depuis 2012, a été limogé dimanche soir par Vladimir Poutine lors d'un remaniement surprise. Il est remplacé par Andreï Belooussov, un économiste, et devient secrétaire du Conseil de sécurité.
Publié le : 12/05/2024 - 21:55
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Moins d'une semaine après son investiture pour un cinquième mandat au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a procédé, dimanche 12 mai, à un remaniement surprise en profondeur.
Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, en poste depuis 2012, est remplacé par Andreï Belooussov et devient secrétaire du Conseil de sécurité, poste occupé jusque-là par Nikolaï Patrouchev, qui est lui démis de ses fonctions, selon un décret publié par le Kremlin.
Ce remaniement intervient au moment où l'armée russe avance dans la région ukrainienne de Kharkiv, quelques jours après avoir lancé un assaut terrestre, et accentue sa pression dans le Donbass, autour de Tchassiv Iar.
"Choïgou continuera à travailler dans ce domaine, qu'il connaît bien, qu'il connaît très bien de l'intérieur, avec ses collègues et ses partenaires sur son ancien lieu de travail", a rapidement justifié le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par les agences russes.
Sergueï Choïgou était ministre de la Défense depuis 2012 et incarnait la stabilité des différents gouvernements sous Vladimir Poutine, tout comme le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, qui conserve son poste de ministre des Affaires étrangères.
Malgré une série de revers humiliants pour les troupes russes en Ukraine en 2022, après l'offensive initiale du 24 février, Vladimir Poutine avait maintenu sa confiance envers Sergueï Choïgou, en dépit des critiques d'une partie de l'aile va-t-en-guerre de l'armée.
Cela avait notamment été le cas à l'issue de la révolte avortée des combattants du groupe paramilitaire Wagner, menés par Evguéni Prigojine, en juin 2023.
Andreï Belooussov, son remplaçant, a une formation d'économiste et aucun bagage militaire. À 65 ans, il était premier vice-président du dernier gouvernement depuis 2020 et un des principaux conseillers économiques de Vladimir Poutine ces dernières années, ayant même été brièvement ministre du Développement économique entre mai 2012 et juin 2013.
Priorité à l'"innovation"
Dmitri Peskov a lui justifié la décision de Vladimir Poutine par un besoin venant directement du front, après plus de deux ans de combats en Ukraine, sans issue claire au conflit.
Selon Vladimir Poutine, "le ministère de la Défense doit être absolument ouvert à l'innovation, à l'introduction de toutes les idées avancées, à la création des conditions de la compétitivité économique", a encore fait valoir Dmitri Peskov.
Le président russe a encouragé ces derniers mois l'industrie de défense du pays à innover et produire en plus grandes quantités pour poursuivre l'offensive en Ukraine, coûteuse en matériel et en hommes.
Car si l'Ukraine s'appuie sur des équipements donnés par les Européens et les États-Unis, la Russie ne peut elle compter militairement que sur ses partenaires iranien et nord-coréen principalement, sans oublier la Chine, dont la demande permet en grande partie de maintenir l'économie russe à flot.
Valéri Guerassimov ne bouge pas
Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs indiqué que Valéri Guerassimov, chef d'état-major, garderait sa mission de commandant sur le terrain, sans qu'Andreï Belooussov n'empiète sur ses fonctions.
Le futur rôle de Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité depuis 2008 et avant cela patron du FSB sous les deux premiers mandats de Vladimir Poutine au Kremlin, sera lui communiqué "dans les prochains jours", a précisé par ailleurs Dmitri Peskov.
Le patron du renseignement extérieur (SVR), Sergueï Narychkine, conserve lui ses prérogatives, tout comme le chef des puissants services de sécurité russes (FSB), Alexandre Bortnikov.
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Les représentants de la Douma d'État et du Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement russe, doivent entériner lundi et mardi ces changements, une formalité tant elles sont dominées par Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, en l'absence de toute opposition tolérée.
Avec AFP