REPORTAGE. "On ne lâchera pas" : à Marseille, 200 agriculteurs ...
Ces agriculteurs ont manifesté sur le parvis du Mucem et ont bloqué une partie du centre-ville de la cité phocéenne, lundi.
Radio France
Publié le 19/02/2024 17:31
Temps de lecture : 2 minPrès de 200 agriculteurs ont bloqué le centre-ville de Marseille lundi 19 février jusqu'à 17h. La colère est toujours présente, malgré les annonces du Premier ministre Gabriel Attal il y a quelques semaines. Ils ont déversé vers 13h des branchages devant les bureaux de la Draaf, la Direction de l’alimentation et de l’agriculture, avant d'enfoncer le portail de la Dreal, la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement du logement, avec la remorque d’un tracteur. Les agriculteurs, qui veulent faire entendre un ras-le-bol qui perdure, se sont d'abord rassemblés sur le parvis du Mucem et de la grotte Cosquer, avec une cinquantaine de tracteurs.
Roland, un agriculteur, avait amené sa vache. "Elle est toujours prête à partir et même pour monter à Paris, il n'y a pas de problème", assure-t-il à franceinfo. Patrice, viticulteur à Trets, au Nord-Est de Marseille, n'a pas hésité à faire la route. "Une fois de plus, on veut montrer qu'on est toujours en mouvement et qu'on ne lâchera pas tant qu'on n'a pas vraiment les résultats qu'on mérite", enchaîne-t-il.
"Je suis à la fois comptable, banquière et avocate"
Pour lui comme pour Sidonie, maraîchère en bio elle aussi installée à Trets, il faut alléger une bonne fois pour toutes les normes. Elle passe des jours, voire des semaines, le nez plongé dans ses papiers. "Au lieu d'être sur l'exploitation, je suis derrière le bureau. Je suis à la fois comptable, banquière et avocate. Quand on arrive à nous contrôler sur les exploitations, il n'y a pas de problème, on sait bien mettre en place, jure-t-elle. Donc je pense que par moments, on doit pouvoir faire quelque chose pour alléger toute cette paperasse qui est complètement chronophage. "
De nombreux agriculteurs rencontrés réclament également une aide plus importante pour la profession, comme Thibault, éleveur à Tarascon. "Aujourd'hui, on parle de 400 millions d'euros répartis sur des agriculteurs. On ne sait pas qui, on ne sait pas comment. Et on parle de 3 milliards d'euros qui partent à l'Ukraine, déplore-t-il. Déjà, il faudrait se poser la question à un moment donné de l'urgence : si on donnait l'inverse, 400 millions à l'Ukraine et 3 milliards d'euros à l'agriculture, je pense que ça donnerait un bon coup de souffle à l'agriculture."
Ce nouveau coup de pression des agriculteurs intervient à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture, samedi 24 février. "Le but est de maintenir la pression jusqu'au Salon de l'agriculture pour essayer d'avoir des annonces qui vont arriver à contenter toute la profession. Il faut, dans les mois à venir, un vrai calendrier avec des actes qui vont être prévus", explique Laurent Israélian, secrétaire général de la FDSEA, principal syndicat agricole dans les Boûches-du-Rhône. Selon lui, ce devrait être la seule manifestation d'ici la fin du Salon, le 3 mars prochain.