À quelques jours du Salon de l'agriculture, la FNSEA et les Jeunes ...
Publié hier à 19:35, Mis à jour il y a 11 minutes
Un mois après le début du mouvement de colère du monde rural, le premier ministre fera, quant à lui, de nouvelles annonces mercredi lors d’une conférence de presse.
Ne pas se laisser à nouveau dépasser par la colère. Depuis le début du mouvement de protestation des agriculteurs mi-janvier, le gouvernement n’a cessé de répondre présent. Réunions à Matignon, déplacements dans des exploitations, annonces en série... L’exécutif a sorti les grands moyens. Si les mesures proposées ces dernières semaines ont permis de faire descendre la pression, les syndicats agricoles restent méfiants. Et attendent du concret. Rapidement.
Une urgence d’autant plus pressante que s’ouvre, samedi 24 février, le traditionnel Salon de l’agriculture. Emmanuel Macron a beau s’attendre à y être bousculé, il veut à tout prix calmer les mouvements d’humeur. Voilà pourquoi, après avoir reçu la Confédération paysanne et la Coordination rurale mercredi dernier, le président de la République a invité la FNSEA et les Jeunes agriculteurs ce mardi à l’Élysée.
«On veut que le salon de l'Agriculture se passe bien»
«Le monde agricole ne veut plus attendre», a lancé ce mardi matin sur France 2 Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. «La simplification doit se concrétiser», «ce n’est pas encore le bon rythme», a-t-il ajouté. Le représentant des agriculteurs a notamment pointé «le sujet des produits phytosanitaires» : «On veut bien aller plus vite pour autant qu’on ait les financements.» Arnaud Rousseau attend désormais «des réponses» du chef de l’État afin de connaître «ce qu’il veut faire de l’agriculture française». «On veut que le salon de l’Agriculture se passe bien mais la fermeté est toujours aussi forte qu’hier», a-t-il prévenu. Les syndicats ne lâchent rien. Depuis la dernière salve d'annonces gouvernementales, qui allait du versement d'aides d'urgence à des décrets de simplification en passant par une «pause» du plan de réduction des pesticides Ecophyto, les agriculteurs ne cessent de répéter qu'ils veulent en voir les premières retombées avant le début du Salon. Pour Arnaud Rousseau, qui s'exprimait déjà lundi sur Europe 1, «ce n'est pas parce que les gens sont repartis dans les exploitations que le sujet est terminé». Selon lui, Emmanuel Macron devra annoncer, samedi, «ce qu'est sa vision de l'agriculture des prochaines années et ce qu'on fait tout de suite». De là, dépendra la teneur de son accueil par les exploitants.
À lire aussiAprès la révolte des agriculteurs et la crise des «gilets jaunes», comment repenser la transition écologique?
L’exécutif sur tous les fronts
Du côté de l’exécutif, le chef du gouvernement devrait évoquer ce mardi la réécriture du projet de loi agricole, qui avait été suspendu au début de la crise, ainsi que le suivi et l'exécution des mesures déjà annoncées par le gouvernement. Une entrevue dans un contexte encore tendu : Dunkerque, à Marseille ou encore la Marne ont été le théâtre de manifestations d’agriculteurs lundi. Ce mardi, de nouvelles contestations sont prévues dans la Sarthe, dans le Gers et dans les Hautes-Pyrénées, selon les informations de France Bleu.
En parallèle, se tient également ce matin le comité de suivi des négociations commerciales. Les représentant des agriculteurs, des industriels de l’agroalimentaire et de la grande distribution feront ainsi un point avec quatre ministres - Bruno Le Maire (Économie), Marc Fesneau (Agriculture) Olivia Grégoire (ministre déléguée au Commerce), et Agnès Pannier-Runacher (Ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture) - visant à «garantir la bonne application des lois Egalim». Si le monde paysan redoute déjà des «demi-mesures», le premier ministre Gabriel Attal tiendra mercredi, une nouvelle conférence de presse entièrement consacrée à leur révolte.
Malgré ce climat de tensions, plus de 600.000 visiteurs sont attendus dans les allées de la Porte de Versailles jusqu’à début mars. Face aux risques de perturbations, «le salon doit rester malgré tout une belle fête», a voulu rassurer Arnaud Lemoine, le directeur du Ceneca, l'organisation propriétaire de l'événement, jeudi sur BFMTV. Le Salon, «c'est aussi le salon des grands-mères, des poussettes, des familles.» «On se doit de les accueillir convenablement, normalement».