Salaire, valeur, retombées économiques... Un Messi record dans un PSG surpuissant
Un Graal pour le moins inattendu. La signature du sextuple ballon d'or Lionel Messi au Paris-Saint-Germain (PSG) est sans nul doute le plus beau coup réalisé par le club de la capitale depuis sa reprise en main par le Qatar il y a dix ans. Qui aurait cru que le footballeur arrivé à 13 ans en Espagne, quitterait un jour le FC Barcelone, son royaume, dont il était le meilleur buteur (de loin), le meilleur joueur, et pour lequel il a glané pas moins de 35 titres nationaux et européens ?
Economiquement, le transfert ne coûte par ailleurs pas un centime au PSG. Arrivé libre, n'ayant pas pu trouver un accord pour prolonger chez les Blaugranas, "La Pulga" (La puce) ne battra pas le record d'indemnités de 222 millions d'euros versées à l'été 2017 pour acquérir la star brésilienne Neymar au FC Barcelone, déjà lui. Ou même les 180 millions dépensés pour acheter Kylian Mbappe auprès de Monaco. Mais la manoeuvre ne sera pas indolore pour les finances parisiennes. La prime à la signature et surtout le salaire annuel négociés pour s'offrir les services de l'Argentin pour deux saisons - plus une en option - devraient logiquement dépasser les standards en la matière dans l'Hexagone.
D'après le quotidien sportif l'Equipe, un salaire de 40 millions d'euros net par an attendrait donc Messi. Les dernières estimations concernant ceux de ses coéquipiers se chiffraient toutes en brut. Neymar apparaissait jusqu'ici comme le mieux payé de la Ligue 1, grâce à des émoluments atteignant 36 millions d'euros annuels. Lionel Messi devrait en toute logique le suppléer en tête du classement des salaires du championnat de France professionnel, déjà largement dominé par la plupart. de ses nouveaux coéquipiers.
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A noter, toutefois, que ces montants ne prennent pas en compte les revenus du sponsoring, tout aussi vertigineux (et secrets), à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros. Le compte demeure loin des 555 237 619 euros gagnés par l'Argentin entre 2017 et 2021 en Catalogne.
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Maillots, droits TV... des revenus potentielsClub au plus gros budget pour la saison à venir - 500 millions d'euros, deux fois plus important que le deuxième, Lyon - le PSG domine économiquement la Ligue 1. Les Rouge et Bleu auront cette saison pour but d'effacer leur contreperformance sportive, ayant terminé la saison précédente sans Ligue des Champions, son objectif ultime, et plus rare depuis 10 ans, sans titre de champion de France.
Avec Lionel Messi dans son effectif, tous les rêves sont désormais permis. La valeur marchande de l'effectif, miroir de sa puissance sportive, atteint presque un milliard d'euros, selon les données du site Transfermarkt, faisant référence. C'est loin, très loin devant Monaco, son poursuivant (388 millions) ou encore l'Olympique Lyonnais (326 millions). En Europe, seul Manchester City et ses fonds en provenance des Émirats arabes unis fait mieux.
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Si tout reste possible sur le terrain, sur le seul plan économique, personne ne pourra mettre à mal cette domination. Y compris le fair-play financier (FPF), interdisant en principe de dépenser plus que ses revenus. Non seulement, le Covid a modifié la manière dont les pertes sont déclarées (celles-ci peuvent en ce moment être étalées sur plusieurs saisons), mais la transmission des comptes pour la saison à venir n'aura pas lieu tout de suite. "Nous sommes sur une vérification a posteriori. Concrètement, le PSG va présenter à l'UEFA ses comptes pour la saison 2021-2022 en 2023. A ce moment-là, l'UEFA prendra en compte les trois dernières saisons", détaille l'économiste du sport Pierre Rondeau à la RTBF.
Enfin, l'application de l'article 11 du règlement de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) de la LFP (Ligue de football professionnel), instituant que la part des salaires n'excède pas 70% des recettes - le PSG se trouve au-dessus actuellement - est quant à elle repoussée de deux ans.
D'ici là, le PSG a donc le temps de dégraisser son effectif, et d'engranger des revenus. Au Parc des Princes, d'abord, par une hausse des ventes de billets les jours de match. Via les ventes de maillot, également, "200 à 300 000 supplémentaires", par rapport aux saisons précédentes, estime à la louche Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle, première organisation professionnelle de la filière sport et loisirs, auprès de l'AFP.
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La signature de l'Argentin pourrait en dernier lieu bénéficier à toute la Ligue 1, grâce à une revalorisation des droits TV. Revus à la baisse à 624 millions d'euros, ces derniers pourraient d'ici trois ans et la fin du contrat de l'Argentin se négocier à niveaux de ses concurrents européens, comme la Série A italienne (928M€) ou la Bundesliga allemande (1100M€). Une simple hypothèse à ce jour. Pour qu'elle se confirme, Lionel Messi devra faire étalage de tout son talent sur le pré.
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