Saint-Valentin : trois questions à se poser pour être heureux dans ...
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"Le premier thème du courrier des lecteurs de Version Femina, c’est l’amour", confirme Sophie Péters. La psychanalyste et thérapeute de couple a répondu à "ici" à l'occasion de la Saint-Valentin. Alors que les vieux couples affichant leur bonheur sont traditionnellement portés aux nues le 14 février, que la boîte de chocolats est régulièrement présentée comme le minimum syndical de la journée, nous avons demandé à Sophie Péters ce qu'elle conseille aux couples d'aujourd'hui pour être heureux.
Dans Version Femina, elle observe que les lecteurs et lectrices évoquent souvent leurs "couples en panne, des amours en panne, et des personnes qui se demandent : 'Est-ce que je reste, est-ce que je pars ?'". La psy du magazine hebdomadaire tiré à deux millions d'exemplaires rappelle que "dans les années 50-60, la société portait le couple et ça ne se remettait pas en question, mais les choses ont changé".
Les divorces sont devenus plus courants, une "recomposition des modes de couple" est à l'œuvre : pour la thérapeute, "il n'y a plus de norme sauf celle que le couple va se donner et cela interroge forcément les couples installés". Les personnes qui consultent Sophie Péters dans son cabinet parisien sont à l'image de cette évolution de la société : "Les gens qui viennent veulent sauver leur couple et s'interrogent sur ce qu'ils font ensemble".
"Le couple est un organisme vivant"
Qu'est-ce qu'on fait ensemble ? C'est la question primordiale à se poser quand on est en couple, selon la psy. "Qu’est-ce qui fait qu’un couple est un couple ? C’est qu’il a un projet de vie commun. On dit '1+1=3', vous, votre partenaire et le couple. Le couple est un organisme extrêmement vivant, qui subit des tensions, des conflits et du soleil, toutes les météos !" . Sophie Péters s'inquiète plus pour l'avenir d'un couple lorsqu'il est devenu ce qu'elle appelle "un agrégat. Par exemple lorsque Madame va dire 'il ne se passe plus rien, depuis qu’il est à la retraite, il regarde la télé”.
Et non seulement la communication est l'une des clés, selon la psy, mais il faut aussi savoir "sur quoi on communique dans le couple. Un couple qui fonctionne bien est capable de parler de son intimité. Pourquoi on est ensemble ? Quel est notre projet ? Qu’est-ce qui compte ?".
La psy insiste également sur le fait qu'un couple, "c’est une dynamique. Le couple soutient le développement de chaque partenaire. Quand on vient me consulter au cabinet, on va voir ce que chacun apporte en termes financiers, mais aussi en temps disponible, etc." . Dans un couple, "on est chacun 100% responsable de la relation. Mon comportement, mes pensées et mon humeur impactent ceux de mon ou ma partenaire. Il est important d’en avoir conscience. Si je déverse toute ma mauvaise humeur dans mon couple, c’est sûr que ça va tendre des choses".
Jusqu'où aller dans le compromis avec l'autre ? "Le compromis n'est pas la compromission", estime la psy, "le couple doit réussir à s’accorder comme un orchestre, il y a une harmonie à trouver".
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"Le sexe n'est pas la condition première"
Le sexe est-il la clé ? "Dans le temps, on disait que si toutes les disputes se terminaient au lit, c’est que tout allait bien", rappelle Sophie Péters. D'après elle, "le sexe n'est pas la condition première qui fait qu’un couple existe. On en fait trop un critère de réussite et de performance". Ces dernières années, les mouvements #metoo, la libération des femmes, la prise en compte du consentement, "ont participé d’une mise à distance d’une exigence dans le rapport sexuel". Si de jeunes hommes tiennent leur culture sexuelle du visionnage de films pornographiques, "il faut qu'ils respectent le consentement des jeunes femmes. Et il est important que la sexualité reste une liberté et pas un enjeu."
Reste à savoir si l'on est vraiment fait pour vivre en couple. "Ce qui est certain, c'est qu'on n'est pas fait pour vivre seul", affirme Sophie Péters. "Le couple va quelquefois vivre en autarcie et là, il est en danger et il peut criser peut-être". Sophie Péters en est convaincue en tout cas : "Nous ne sommes pas faits pour vivre enfermés à deux".
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