Erdogan espère relancer les pourparlers de paix entre l'Ukraine et ...
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À l'occasion d'une rencontre à Istanbul avec Volodymyr Zelensky, vendredi, Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt à accueillir un sommet Russie-Ukraine. Le président turc se présente depuis le début du conflit comme un intermédiaire entre les belligérants. Il a toutefois réitéré son soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, son "allié stratégique".
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Il veut poursuivre son rôle d'intermédiaire. Le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit prêt à accueillir le cas échéant un sommet de paix Russie-Ukraine mais a réitéré son soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, au terme d'une rencontre, vendredi 8 mars, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky à Istanbul.
"Nous sommes prêts à accueillir un sommet de la paix auquel la Russie participera", a déclaré le chef de l'État, qui s'adressait à la presse au côté du président ukrainien.
Recep Tayyip Erdogan a réitéré son "soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de (son) allié stratégique, l'Ukraine".
"Tout en poursuivant notre solidarité avec l'Ukraine nous allons continuer d'œuvrer pour mettre fin à la guerre et en faveur d'une paix juste et négociée", a-t-il insisté.
Volodymyr Zelensky a dit sa "reconnaissance" à son homologue turc, qui "depuis le début (...) a reconnu notre intégrité territoriale et notre souveraineté, y compris concernant la péninsule ukrainienne de Crimée" annexée par Moscou en 2014.
"Toute proposition pour le règlement de cette guerre doit partir de la formule proposée par le pays qui défend son territoire et son peuple", a-t-il ajouté. "Nous voulons une paix juste".
L'Ukraine a posé comme condition préalable à des pourparlers avec Moscou le retrait des troupes russes de son territoire.
Par ailleurs, le président ukrainien a indiqué avoir "transmis une liste de citoyens ukrainiens, en particulier des Tatars de Crimée, qui sont victimes de répression de la part de la Russie dans les territoires occupés et détenus dans des prisons et camps russes dans des conditions extrêmement cruelles et inhumaines".
La Turquie, membre de l'Otan, a cherché à maintenir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kiev depuis l'attaque russe à grande échelle lancée contre l'Ukraine il y a deux ans. Recep Tayyip Erdogan se présente comme un intermédiaire entre les belligérants.
Dans les premières semaines de la guerre, la Turquie avait accueilli des pourparlers de paix entre Moscou et Kiev, qui ont échoué. Elle espère pouvoir les relancer.
"Les deux parties ont atteint la limite de ce qu'elles peuvent obtenir par la guerre", a estimé début mars le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, prônant l'instauration d'"un dialogue en vue d'un cessez-le-feu".
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Liens avec la Russie
La position stratégique de la Turquie en mer Noire et son contrôle du détroit du Bosphore lui confèrent un rôle militaire, politique et économique unique dans le conflit.
En juillet 2022, Ankara a participé avec l'ONU à la négociation d'un accord entre Moscou et Kiev sur l'exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire, dont la Russie s'est finalement retirée un an plus tard.
Depuis, Kiev a lancé un autre itinéraire d'exportation qui longe la côte et évite les eaux internationales contestées.
La Turquie a, en revanche, provoqué la colère de Moscou l'année dernière en permettant à des commandants du régiment ultranationaliste Azov, bête noire de Moscou, de rentrer en Ukraine, malgré un accord avec la Russie prévoyant qu'ils restent sur place jusqu'à la fin des hostilités.
Lors de sa visite, Volodymyr Zelensky s'est rendu vendredi "sur des chantiers navals où sont construites des corvettes pour (sa) marine" et devait rencontrer des entrepreneurs turcs du secteur de la défense, selon la présidence ukrainienne.
La rencontre entre les deux présidents intervient une semaine après la visite en Turquie du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s'est entretenu avec son homologue turc, Hakan Fidan, lors d'un forum diplomatique à Antalya.
Vladimir Poutine doit également se rendre en Turquie à une date qui n'a pas encore été fixée.
Les liens entre la Turquie et la Russie ont suscité la crispation des Occidentaux, qui accusent Ankara de faciliter le contournement des sanctions par Moscou en exportant certains biens vers la Russie.
Les États-Unis ont sanctionné plusieurs entreprises turques pour avoir aidé Moscou à acheter des marchandises susceptibles d'être utilisées par ses forces armées.
En visite à Vilnius, le chef de la diplomatie ukrainienne a pour sa part mis en garde les Occidentaux contre l'"aide au compte-gouttes" fournie à Kiev.
"La stratégie consistant à fournir de l'aide à l'Ukraine au compte-gouttes ne fonctionne plus", a déclaré Dmytro Kouleba lors d'une visite à Vilnius.
"C'est terminé et, si les choses continuent comme elles le font actuellement, cela ne va pas bien se terminer pour nous tous", a-t-il ajouté à l'issue d'une rencontre avec ses homologues français, lituanien, letton et estonien.
Il a appelé à un "approvisionnement sans restriction et en temps voulu en armes et en munitions pour s'assurer que l'Ukraine batte la Russie".
En Ukraine, le gouverneur ukrainien de la région de Kharkiv (est), Oleg Synegoubov, a déploré sur Telegram la mort d'au moins deux personnes dans l'attaque de leur voiture par un drone de l'armée russe.
En Russie, deux personnes ont été tuées et une autre "grièvement blessée" dans une frappe de drones ukrainiens dans la région de Belgorod, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov, la zone étant régulièrement visée par ce type d'attaques.