Les Bleuets éteints en finale du Mondial U20, l'Angleterre sacrée

Le match : 21-13

Jamais deux sans trois ? Effectivement. Jamais trois sans quatre ? Malheureusement, non. Les Bleuets, vainqueurs des trois dernières Coupes du monde des moins de 20 ans (2018, 2019, 2023) n'ont pas réussi à prolonger la série. Vendredi, au Cap, ils ont buté sur la dernière marche, matés par un collectif anglais beaucoup plus robuste qui ne les a pas laissés respirer.

Comme prévu, les Bleuets ont été embarqués dans un combat de chiffonniers. Largement supérieurs en mêlée, leurs adversaires ont trouvé la faille en force, enchaînant les percussions dans l'axe jusqu'à ce que Joe Bailey aplatisse le premier essai de la finale (36e). Hugo Reus a limité la casse en ramenant une équipe de France indisciplinée et sevrée de ballons à un point à la mi-temps (6-7).

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C'est la première fois que l'équipe de France U20 perd en finale de la Coupe du monde. Elle avait remporté ses trois premières en 2018 (33-25 contre l'Angleterre), en 2019 (24-23 contre l'Australie) et en 2023 (50-14 contre l'Irlande).

Mais la deuxième période fut encore plus à l'avantage d'une Angleterre loin d'être géniale mais cruellement efficace, dans le sillage d'une défense ultra agressive et d'une conquête diabolique. À chaque fois qu'elle s'est avancée dans les 22 mètres tricolores, elle en est ressortie avec des points. Arthur Green a converti une énième mêlée dévastatrice (53e), tandis que le buteur Sean Kerr a creusé l'écart à coups de pénalités offertes par ses gros.

Incapable de trouver la solution, contrairement à ce qu'elle avait montré lors de sa superbe performance en demies contre les Baby Blacks (55-31), cette équipe de France a conclu son aventure sur une action d'éclat, et un superbe essai aplati par Mathis Ferté après la sirène (80e + 1). Pour repeindre le score final d'une ampleur moins violente, et terminer sur une note artistique qui ressemble un peu mieux à ce groupe.

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L'Angleterre a remporté sa quatrième Coupe du monde U20 après ses trois premiers titres en 2013, 2014 et 2016. C'est la deuxième nation au palmarès, derrière la Nouvelle-Zélande (6 titres) et devant la France (3 titres).

Le joueur : Reus, capitaine désoeuvré

Salué pour son sang-froid avant la finale, le capitaine des Bleuets n'a pas su éviter le naufrage de son équipe, bousculée comme jamais dans ce Mondial par la surpuissance anglaise. S'il s'est montré efficace dans l'exercice des tirs au but (3/4), il a aussi parfois manqué de lucidité en envoyant un ballon direct en touche qui a ramené l'Angleterre dans la zone de marque, ou un renvoi de moins de 10 mètres. « Je prends une part de responsabilité », a déclaré l'ouvreur après le match. Sans se cacher, comme un chef.

Le fait : la symphonie inachevée

Avant une dernière escarmouche anecdotique, les Bleuets avaient inscrit un essai somptueux dans cette finale, mais l'histoire ne s'en souviendra pas puisqu'il fut refusé (justement) après arbitrage vidéo. À la 20e minute, sur un ballon récupéré devant les 22 mètres français, Hugo Reus a distribué une transversale au pied comme il en a l'habitude vers l'aile droite. Fabien Brau-Boirie puis Maxence Biasotto l'ont bonifiée en avançant dans le camp adverse.

Puis l'action a rebondi côté ouvert : Robin Taccola, Joé Quere Karaba et Barnabé Massa ont transmis le ballon dans un bon timing vers Xan Mousques. Bien décalé, l'ailier bayonnais a levé son ballon pour un Mathis Ferté lancé à pleine balle qui filait jusque dans l'en-but. Mais un léger en-avant de Mathis Castro-Ferreira quelques secondes plus tôt a obligé Takehito Namekawa à refuser l'essai.