Roberta Flack, interprète de « Killing Me Softly with His Song », est ...

La chanteuse américaine Roberta Flack, connue pour avoir interprété Killing Me Softly with His Song(1972), est morte à l’âge de 88 ans, a annoncé son agente, lundi 24 février. « Elle est morte paisiblement, entourée des siens », affirme Elaine Schock dans un communiqué.
La chanteuse afro-américaine a eu une grande influence sur la soul, qu’elle a mêlée au jazz et au folk. Musicienne de formation classique, pianiste virtuose, elle a produit, avec sa voix douce et tendre, des classiques du rhythm and blues, qu’elle qualifiait elle-même de « soul scientifique ». Avec son style, elle a contribué à populariser le quiet storm, des jams lents et sensuels qui ont influencé le R’n’B dans les années 1980 et 1990.
Née en 1937 en Caroline du Nord, la chanteuse afro-américaine grandit à Arlington (Virginie), près de Washington, dans une famille éprise de gospel et apprend le piano, ce qui lui permet d’obtenir une bourse d’études musicales à l’université Howard à l’âge de 15 ans. Professeure de musique, elle se produit dans des clubs autour de Washington, où elle finit par être repérée par le jazzman Les McCann. Elle signe pour Atlantic Records à 32 ans.
« J’ai appris qu’être noire était une chose positive »
L’acteur et réalisateur Clint Eastwood contribue à son succès en incluant l’un de ses premiers enregistrements, The First Time Ever I Saw Your Face, dans la bande-son d’Un frisson dans la nuit en 1971. Le titre remporte le Grammy Award de la chanson de l’année en 1973. Performance rarissime, elle récidive l’année suivante avec Killing Me Softly With His Song. Le hit a été redécouvert dans le monde entier quand les Fugees, le trio mené par la chanteuse Lauryn Hill, l’ont repris en 1996.
Proche de la militante Angela Davis et du révérend Jesse Jackson, Roberta Flack fut aussi l’une des voix du mouvement des droits civiques américains. Elle avait chanté aux funérailles de l’icône du base-ball Jackie Robinson, premier joueur noir de la ligue nord-américaine, et s’était produite en 1999 devant le héros de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, Nelson Mandela.
Elle avait expliqué avoir grandi « à une époque où le mot “noir” était le plus péjoratif que l’on puisse utiliser ». « J’ai vécu le mouvement des droits civiques. J’ai appris, longtemps après avoir quitté Black Mountain, qu’être noire était une chose positive, comme nous tous, la chose la plus positive que nous puissions être », avait-elle ajouté. « J’ai fait beaucoup de chansons qui étaient considérées comme des chansons de protestation, beaucoup de musique folk, mais j’ai protesté en tant que chanteuse avec beaucoup d’amour. »
Atteinte de la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative rare qui lui avait été diagnostiquée en 2022, elle ne pouvait plus donner de concerts ces dernières années.
Le Monde avec AFP
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