Reims – Lens : « L'arbitre sait qu'il a fait une erreur »

Przemyslaw Frankowski n’en a pas rajouté. Sa cheville droite pansée et strappée en disait pourtant long. Le tacle de Joseph Okumu (53e), une semelle énorme, aurait pu le blesser gravement, comme d’ailleurs celui du Nantais Zézé sur David Pereira Da Costa au début du mois. « Ça fait mal mais ça va, ça devrait être bon pour Fribourg, jeudi », poursuivait le piston polonais. Mais comme ses partenaires, il ne comprenait pas que Benoît Millot, pourtant appelé par la VAR, n’ait pas changé le carton jaune du Kényan en rouge direct après avoir vu la vidéo. « C’était dangereux, c’est étrange ». Le match n’aurait évidemment plus été le même. Franck Haise en « reste sans voix. Quand je revois les images, c’est totalement incompréhensible. »

« À partir du moment où la VAR appelle l’arbitre, j’étais certain que le rouge allait être donné, raconte Adrien Thomasson lui-même expulsé à Brest l’été dernier pour avoir marché sur le pied d’un joueur. Surtout, j’ai parlé avec Frankowski quand il était au sol, lui pareil, c’était clair dans son esprit. Il ne donne pas, on se dit qu’il doit avoir ses raisons. Mais quand je revois les images au vestiaire, c’est difficile à encaisser. Pour moi, c’était une décision simple à prendre. C’est frustrant parce qu’il n’y a pas de cohérence d’un match à l’autre. »

« J’espère juste qu’on n’attende pas qu’il y ait des jambes cassées »

C’est bien ce manque de clarté qui était pointé par tous. Jean-Louis Leca, lui, « espère juste pour le Racing Club de Lens qu’on n’attende pas qu’il y ait des jambes cassées pour envoyer le carton rouge. Après, on nous parle d’intégrité, il faut m’expliquer : on se sert de la VAR quand on en a envie, on ne s’en sert pas quand on n’en a pas envie, ce qui est problématique, c’est que tout le monde se plaint aujourd’hui de ça. Avant de parler de football, ils devraient faire une petite réunion entre eux pour savoir quoi faire ou pas. Ça en devient risible mais si Frankowski a une jambe cassée, ça ne fait pas rire et David pareil. »

« On se donne les moyens de progresser avec la VAR, et on n’en tient pas compte », insiste Florian Sotoca. Brice Samba qui buvait de l’eau juste à côté a, lui, tout de suite vu cette vidéo : « Je regarde beaucoup de matchs, pour moins que ça, il y a des rouges, et parfois pas, pour pire… David à Nantes, on ne comprend pas. Il y a trop d’incohérences dans l’utilisation, c’est propre à chaque arbitre et c’est ça qui est dommage. Pour qu’il y ait moins de plaintes, il devrait y avoir une harmonisation. On demande juste plus de clarté, j’ai regardé Lyon – Nice aussi. C’est le bordel… »

Si le capitaine garde les explications de M. Millot pour lui, pour « ne pas faire de polémique », son entraîneur, Franck Haise, qui s’interrogeait aussi sur l’opportunité de sonoriser les arbitres, a fini par avoir, juste avant de quitter le stade Delaune, « une bonne discussion » avec lui : « Il sait qu’il a fait une erreur. »