Crues historiques en Bretagne: pourquoi la ville de Redon est aussi ...
Situé à la confluence de deux cours d'eau, cette ville est habituée aux inondations. Dans les heures à venir, le record de 1936 de 5,46 mètres pourraît être dépassé.
Une ville au centre de tous les regards. Entouré de rivières, de marais et d'un canal, le secteur de la commune de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, est particulièrement surveillé mercredi 29 janvier alors que les crues qui touchent la zone doivent s'aggraver.
Aux premières heures de la journée, le niveau du cours d'eau s'élève à 4,97 mètres, contre 5,46 mètres lors de la crue de 1936, record de la ville qui selon les projections pourrait être battu.
Trois mois de pluie en trois semaines
"Nous devrions atteindre (...) le pic de crue demain (mercredi) dans la journée", a indiqué ce mardi à la presse Pascal Duchêne, maire de Redon où BFMTV met en place un dispositif spécial de 12 à 15h ce jour.
En dépit de ces violentes intempéries, Redon est annuellement habituée aux inondations, de par son positionnement géographique. La ville est en effet située au point de confluence entre la vilaine et l'Oust et, comme actuellement, des pluies excédentaires provoquent d'importantes montées des eaux.
Si le pic de crue est encore attendu, les services météorologiques estiment que 200 litres d'eau par m² se sont abattus depuis début janvier sur la commune, soit l'équivalent de trois mois de pluie en seulement trois semaines.
Une lente décrue attendue à partir de jeudi
Sur place, les Redonnais attendent avec appréhension les heures à venir, et de savoir jusqu'à où l'eau va monter. "C’est la première fois que je vis ça donc je suis un peu paniquée, honnêtement je ne sais pas trop que faire. Il faut être patients et attendre que ça redescende assez vite", explique à BFMTV Clémence, habitante de Saint-Nicolas-de-Redon, commune mitoyenne.
À proximité de son domicile se trouve un mur anti-inondations qui a pour l'heure permis de protéger sa maison. Seulement, si le niveau de l'eau continue d'augmenter, celle-ci pourrait bien être touchée.
"J'ai surélevé ce que j'ai pu soulever moi-même, j'ai mis des parpaings que la ville a donné. J'ai mis des choses en hauteur, j'ai une bonne hauteur sous plafond", nous détaille-t-elle encore.
En revanche, la jeune femme se voit dans l'incapacité de déplacer son véhicule, justement en raison de l'installation du mur anti-inondations. "Ça me stresse, mais je n’ai pas le choix, on va croiser les doigts et prier un peu", dit-elle, alors que de nombreux habitants ont déjà été évacués par les pompiers.
Comme l'estime Pascal Duchêne, la décrue devrait être lente. "La ville va être contrainte, empêchée dans ses activités pendant quelques jours", a expliqué l'élu. Dans les jours à venir, les coefficients de marée sont élevés. Or, la Vilaine est censée se jeter dans l'océan Atlantique, ce qu'elle ne pourra pas faire rapidement en raison de ce phénomène de marées, couplé à un fort vent d'Ouest.