Au Stade de France, l'alchimie retrouvée des Red Hot Chili Peppers
L’espace de quarante-huit heures, le doute s’était installé pour le public français sur la présence ou non des Red Hot Chili Peppers au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les vendredi 8 et samedi 9 juillet. La semaine dernière, leur concert au Bellahouston Park de Glasgow (Ecosse), programmé le 1er juillet, avait été annulé la veille « en raison d’une maladie », sans plus d’explications émanant du communiqué officiel.
L’inquiétude s’est avérée éphémère, puisque les Red Hot Chili Peppers ont repris leur tournée des stades européens deux jours plus tard, avec un passage par le festival Werchter en Belgique, puis par Cologne (Allemagne) le 5 juillet.
Les deux concerts parisiens – celui de vendredi s’est joué à guichets fermés – dans le plus grand stade français sont une première pour les rock stars californiennes, plutôt habituées aux salles de la dimension de l’Accor Arena de Bercy.
Cette soudaine hausse de popularité est en grande partie due au retour du guitariste John Frusciante, qui a réintégré son poste en décembre 2019. Ce prodige de la six cordes est à jamais associé aux meilleurs albums du quatuor, Blood Sugar Sex Magic (1991) et Californication (1999). Seul point noir, son instabilité et sa toxicomanie récurrente, qui l’ont amené par deux fois à quitter le groupe.
Anderson .Paak en première partieIl faut dire que la formation cofondée voilà près de trente ans par le bassiste Flea et le chanteur Anthony Kiedis a usé pas moins de sept guitaristes depuis ses débuts, dont le membre originel Hillel Slovak, tragiquement décédé en 1988, et Dave Navarro (1994-1997), transfuge du groupe Jane’s Addiction et seule recrue à avoir autant marqué les esprits que Frusciante. Car pour être tout à fait honnête, les deux albums en date de l’ère Josh Klinghoffer, I’m With You (2011) et The Getaway (2016), n’ont jamais vraiment convaincu. Ils sont d’ailleurs magistralement ignorés par le groupe au Stade de France.
Costume vert pomme flashy, chapeau blanc surdimensionné et lunettes carrées pailletées, la première partie, Anderson .Paak est assurément visible depuis les plus lointains gradins de l’arène de Saint-Denis. Accompagné de sa troupe survitaminée The Free Nationals, le dynamique chanteur, rappeur et batteur américain – il en joue également sur scène – assure une performance colorée, très soul funk traditionnel, moins formatée que sur ses disques orientés R’n’B moderne. On retient notamment une reprise du tube synth-funk Nasty Girl, de Vanity 6 (composée par Prince en 1982), interprété par une des choristes.
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